Au carrefour des chemins de la foi


      La vie est une musique au son monocorde et parfois de fête. Un air qui nous transporte et nous ouvre vers des horizons inconnus, une douce mélodie lointaine et diffuse. De temps à autre, le ton s’emporte et s’enflamme, les âmes se déchaînent, se révoltent ou tombent dans l’oubli et l’insouciance.




INTRODUCTION




Ce livre est un partage, le fruit d’une longue quête spirituelle, toujours inachevée, de trouver l’harmonie et la joie dans ce monde. Il émane de ce désir insatiable de trouver un sens à la vie et à la multiplicité des êtres et courants de pensée qui ont jalonné l’histoire de ce monde.
Rare est celui, qui à certains instants de sa vie, n’est pas pénétré d’un sentiment de profonde tristesse et à la fois d’impuissance face à la grande instabilité qui règne sur notre planète.
Quand nous acceptons d’ouvrir notre cœur devant la beauté, l’harmonie et l’équilibre parfait qui soutendent toute vie sur cette planète, (quand l’homme n’en a pas fragilisé l’équilibre naturel)  nous prenons conscience de  notre petitesse et de notre insignifiance en ce monde et nous réalisons que cette même puissance est en nous et ne demande qu’à s’épanouir.

La notion du Divin a revêtu dans nos traditions de nombreuses formes, les enseignements des prophètes et des grands initiés nous l’ont révélée en tant que Personne Suprême, d’autres en tant que puissance impersonnelle.
Mais si nous étudions toute la variété des cultes et traditions qui ont existé sur notre planète, Dieu incarnait le plus souvent ce que l’homme n’avait su comprendre et maîtriser.

Aujourd’hui, le développement de la science a pu nous éclairer dans de nombreux domaines mais il reste encore de grandes interrogations.
Les sciences, les philosophies, les religions répondent-elles à toutes nos questions? 
Pouvons-nous retirer de nos expériences métaphysiques et de celles de nos contemporains des enseignements certains ?
L’étude de ces vérités essentielles est-elle fondamentale pour notre épanouissement personnel ?
Peut-elle permettre à l’homme de se libérer de ses peurs enracinées dans la notion d’une damnation éternelle ou d’un jugement dernier ? . 
 Est-il normal d’atteindre la fin de cette courte existence sans s’être interrogé sur  notre véritable identité et raison d’être ?

Un sage comparait l’intelligence humaine face à sa compréhension du monde à celle d’une grenouille ayant vécu depuis sa naissance au fond d’un puits. Une seconde grenouille venue du dehors tentait de lui faire prendre conscience de l’immensité de la planète et de l’océan.
La première ne pouvait même se l’imaginer car ses références personnelles étaient limitées à la seule connaissance de son petit monde restreint. A la manière d’un prophète, la grenouille « venue du dehors » ne pouvait parler de son monde que dans un langage qui correspondait au niveau de compréhension de la première en tenant compte de ses propres références limitées.
 Dans le même ordre d’idée, notre conception du Divin et du monde peut être très limitée et sa compréhension échapper à notre intelligence.

De nombreux savants propagent de nos jours l'idée que la vie vient de la matière mais ils sont toutefois incapables d’en fournir la preuve expérimentale. 
Le monde se voit enseigner que la vie est venue graduellement « d’une soupe primordiale » composée d'aminoacides, de protéines et autres composés essentiels. Pourtant ces mêmes savants reconnaissent que leur théorie comporte de graves lacunes.
Le prix  Nobel de physique Eugène Wigner a montré que la probabilité de l’existence d’une unité se reproduisant d’elle-même est nulle. Puisque l’aptitude à se reproduire est une des caractéristiques fondamentales de tout organisme vivant, Wigner conclut que notre compréhension actuelle de la physique et de la chimie ne nous permet pas d’expliquer le phénomène de la vie.                 Face à l’esprit scientifique profondément cartésien, Einstein notait :
« Quiconque est sérieusement engagé dans la recherche scientifique devient convaincu qu’une intelligence est manifestement présente dans les lois de la nature, un esprit infiniment supérieur à celui de l’homme, devant lequel nous devons, nous, avec nos modestes pouvoirs, reconnaître humblement notre petitesse »

L’homme peut cependant, malgré des facultés sensorielles restreintes, vivre lors de son existence, des émotions dépassant ses limites corporelles et se situant sur une plate-forme plus subtile, éthérique, spirituelle... 
Et c’est toute la force de cette « magie » présente dans l’irrationnelle, dans l’émotion, dans l’amour, dans la soumission à ce qui nous dépasse et nous émerveille, dans le recueillement... qui peut permettre à l’homme de prendre partiellement conscience de son identité spirituelle, de sa puissance et de sa beauté.





I -GENESE D’UNE REFLEXION


        

MES PREMIERS PAS VERS L’INCONNU


L’événement de ma vie qui me permit pour la première fois de soulever des interrogations sur la vie et la mort intervint dans mon enfance.
Ce jour-là, je fus témoin d’un suicide ; une femme s’était jetée par la fenêtre de l’immeuble où nous habitions et gisait par terre recouverte d’un drap.
Je l’observais de ma fenêtre, je devais avoir huit ans tout au plus, et me demandais alors ce qui devait se passer une fois que la mort nous emportait. Il me vint même à l’esprit, « Et si j’essayai pour voir ! », mais les barreaux de protection de notre balcon étaient trop hauts pour une telle tentative.
Je pensais ensuite : « Mais pourquoi suis-je venue au monde ici-bas, dans cette famille tout particulièrement ? J’aurai très bien pu  naître d’une autre mère, vivre une tout autre expérience ? Y-a -t il un sens à tout cela ? »
Bien que fréquentant déjà à cette époque une école protestante, ces questions fondamentales n’avaient jamais été soulevées, ni résolues. Notre pasteur n’était pas en mesure de me donner des réponses satisfaisantes à ces questions fondamentales, les cours se limitant à narrer les histoires de Jésus et à survoler ses enseignements..

Mon désir de trouver des réponses à toutes ces interrogations était si fort que je consacrais dés lors toute mon énergie  à  explorer l’univers de la spiritualité, des divers courants religieux et mystiques.
A l’âge de treize ans, je fis une expérience très intéressante dans la cour de récréation de mon collège. Deux amies me firent découvrir un moyen simple et à la portée de tous de communiquer avec les esprits.
Nous posions un verre par terre que nous entourions de trois bouts de papiers sur lesquels étaient écrit « Oui » - « Non » et  «  ? ».
Nous frôlions chacune le verre d’un doigt et nous posions à notre esprit imaginaire des questions diverses. Le verre se mettait alors à bouger et se dirigeait vers un des bouts de papier. Cette expérience était fascinante car réellement ce verre bougeait sans qu’aucune d’entre nous ne le poussa. Nous nous contentions de le suivre en le survolant d’un de nos doigts.
Enchantée par cette première expérience «paranormale», j’organisais par la suite des réunions entre amis pour la renouveler dans un cadre un peu plus intime, autour d’une table. Nous disposions cette fois-ci autour du verre toutes les lettres de l’alphabet.
Le verre se déplaçait rapidement passant devant diverses lettres qui mises bout à bout mentalement formaient ainsi des phrases complètes et très compréhensibles.

Ce fut d’autant plus intéressant que nous recevions alors des messages plus longs et passionnants pouvant concerner notre avenir et des confidences sur certaines personnes présentes.  Ceci constituait alors un jeu des plus excitant.

Un jour, cependant, nous eûmes une expérience très désagréable. Le verre nous communiqua que la mère d’une camarade présente à cette séance et chez qui nous nous trouvions, venait d’avoir un accident très grave sur son chemin de retour. Sa mère venait effectivement de sortir faire quelques courses et nous attendions son retour. Un grand malaise s’abattit alors sur tout le groupe. Soudainement le verre se mit à bouger de plus en plus vite, finit par voler dans la pièce et « s’éclata » sur le mur. 
La mère de notre amie rentra alors et nous fûmes bien soulagés.
Nous comprirent ce jour là, que les messages reçus provenaient certainement d’esprits moqueurs et peu dignes d’intérêt. De plus, nous nous sentions tous à la fin de cette séance comme vidés, l’esprit lourd et comme emplis d’un certain «mal», de vibrations négatives et pesantes.
Nous avions l’impression que l’esprit nous avait pris une partie de notre force, de notre énergie. C’est peut-être d’ailleurs par l’intermédiaire de celle-ci qu’il pouvait manifester autant de puissance.
Ce fut alors notre dernière réunion, je ne souhaitai pas revivre cette expérience.
A cette époque, encore jeune adolescente, j’occupais une grande part de mes loisirs au sport et aux réunions entre amis au cours desquelles nous discutions de philosophie, de psychologie et de religion. Mes seules lectures étaient tournées vers les grands penseurs et idéalistes rêveurs tels que Baudelaire, Freud, les auteurs d’ouvrages mystiques, de parapsychologie et de religions.
J’étudiais aussi la Bible, les textes bouddhistes essayant de trouver des liens entre ses deux pensées et d’en faire une synthèse.
Je ne pouvais accepter l’idée de vivre sur cette Terre sans en comprendre les raisons profondes, sans avoir l’explication du pourquoi de son existence et de notre place dans l’univers.


LES ENSEIGNEMENTS DES ESPRITS


Un an après mes premières expériences de spiritisme entre amis, je me mis à fréquenter sous la recommandation d’un proche un groupe de médiums plus expérimentés. Le spiritisme était pratiqué dans un cadre davantage protégé où les esprits farceurs et dotés de mauvaises intentions étaient rapidement réexpédiés dans leur monde s’ils n’acceptaient pas d’être guidés et conseillés par l’assemblée des médiums.

Les séances se déroulaient au centre de doctrine et de sciences spirites christiques de Tours, association regroupant des personnes bénévoles douées de perceptions médiumniques. Cette association s’est inspirée des enseignements et études d’ ALLAN KARDEC ( 19ème siècle), précurseur des premières études sérieuses sur les diverses communications avec l’au-delà et fondateur des premiers centres spirites. Il fut d’ailleurs l’inventeur du mot «réincarnation.

Allan KARDEC, né Hippolyte Rivail naquit à Lyon en 1804. Il fit des études de sciences et de philosophie puis devint enseignant. Ce n’est qu’en 1854 qu’il fut initié par un ami aux tables tournantes. Cette expérience nouvelle l’amena dés lors à consacrer le reste de sa vie au service du spiritisme. Il écrivit de nombreux ouvrages au sein desquels il dépeint tous les enseignements reçus de l’au-delà et créa de nombreuses associations de médiums.
Le grand mérite de son exemple est qu’il n’a développé le spiritisme et la voyance que dans le but d’éclairer l’humanité sur la nature de l’esprit et d’aider les entités égarées ayant passé le cap de la mort.

Le centre spirite christique que je fréquentais alors à Tours prenait bien soin de respecter ce même but et d’exercer le spiritisme bénévolement dans l’amour et le service.
Les messages reçus et retransmis oralement par les médiums provenaient d’êtres décédés, depuis peu, d’esprits souffrants ou inconscients de leur état spirituel et se croyant toujours vivants. Ils étaient généralement en quête de conseils et d’éclaircissements sur leur situation.
Ces séances m’apprirent que ces esprits non évolués et désincarnés, refusant d’accepter l’existence de mondes supérieurs et de guides spirituels, restaient longtemps à errer dans le champ terrestre. Ces entités sont à l’origine des nombreuses manifestations qui viennent troubler les hommes : Phénomènes de hantise, communications mensongères, mystifications. …
Ces séances me montrèrent aussi que l’esprit libéré de son enveloppe charnelle pouvait en fonction du degré d’élévation spirituelle ou morale atteint, se libérer plus ou moins aisément de ses enchaînements avec le monde terrestre et reconnaître sa nouvelle position.
Le rôle du médium était de lui faire comprendre sa situation d’être désincarné, d’apaiser ses inquiétudes nées des affections ou attachements terrestres et de le guider spirituellement.

La communication avec ses esprits s’effectuait de différentes manières  :
Un médium pouvait passer subitement en transe partielle, un esprit prenait partiellement le contrôle du corps du médium et parlait à travers celui-ci. Le médium restait conscient et se souvenait plus ou moins clairement des événements et manifestations produites. Sa voix pouvait se transformer et une toute autre personnalité se manifester en lui.
Si l’esprit égaré prenait possession du corps du médium et refusait de se retirer, une personne intervenait auprès de ce dernier et pratiquait une forme de désenvoutement.

D’une manière plus douce, le médium entendait résonner dans son esprit la voix de l’entité désirant communiquer. Il conservait un entier contrôle de lui-même et retransmettait ce qui lui était dicté.
Un médium pouvait aussi lors de communications avec l’au-delà dessiner des représentations induites par l’entité permettant ainsi de recevoir davantage de précisions sur le message qu’elle désirait transmettre et sur l’entité elle-même.

De nombreuses âmes défuntes venaient ainsi participer à ces séances médiumniques.

 Le rôle des médiums était de leur faire accepter leur état d’être désincarné, de les aider à progresser pour rejoindre des dimensions plus élevées. Les nombreux conseils transmis par le médium à l’entité défunte manifestée parmi l’assemblée des médiums étaient induits par  les guides célestes.
Le médium se situait ainsi comme un intermédiaire entre les esprits et les guides célestes. Ces derniers ne pouvaient influer directement sur les entités défuntes car elles étaient situées sur un plan vibratoire différent.

Dans les annales du spiritisme christique pratiqué à Rochefort/Mer écrit en mars 1926, on trouve la description suivante de ces esprits désincarnés :
« La pratique du Spiritisme nous montre que les esprits non évolués et les âmes souffrantes errent longtemps avant de réaliser qu’ils sont morts et reviennent souvent vers la terre troubler les vivants par leurs manifestations.
Tout le bien qu’on puisse faire à ces esprits, quand ils se manifestent dans les groupes, c’est de les éduquer, d’apaiser leurs inquiétudes et leur enseigner la loi de l’évolution qui les transformera, avec leur effort et leur bonne volonté, en esprits heureux de vivre.
Cependant pour accomplir cette tâche très délicate et très morale, il faut une connaissance approfondie des diverses formes de communications spirites. Il faut bien être renseigné sur les conditions de la vie après la mort et il faut surtout une grande sincérité et un désir ardent de faire le bien.
Ce genre de manifestation des esprits souffrants et méchants de l’au-delà a fait croire et fait croire encore à l’intervention du diable. Le médium sait à quoi s’en tenir sur ces « idées diaboliques » et continue lentement mais sûrement son oeuvre par la moralisation des esprits inférieurs. »

D’autre part, des esprits évolués, anges ou guides spirituels, transmettaient par l’intermédiaire des médiums, des enseignements spirituels universels.
Leurs enseignements tendaient à nous faire accepter l’idée d’une cause première, d’une puissance divine unique et universelle dont sont issues toutes les formes de vie.
Ces médiums insistaient sur ce point comme une notion essentielle devant être assimilée par l’esprit de l’homme afin qu’il reconnaisse ses liens profonds avec l’humanité tout entière.

Ces révélations venues des plans supérieurs nous ont ainsi informés de l’existence d’une hiérarchie spirituelle responsable du fonctionnement de l’univers et engagée solidairement dans la progression et l’évolution des êtres vivants.
Ce sont des âmes qui peuplent et parcourent une dimension imperceptible à nos sens humains. Une mission leur a été confiée d’expliquer aux hommes leur véritable identité : Nous sommes des âmes spirituelles, éternelles et de même nature que notre créateur.

Leurs messages nous ont enseigné que les esprits en s’incarnant apportent avec eux ce qu’ils ont acquis dans leurs existences précédentes ; c’est la raison pour laquelle des hommes montrent instinctivement des aptitudes spéciales, des penchants bons ou mauvais qui semblent innés en eux dès l’enfance.
L’oubli de nos existences antérieures serait ainsi un bienfait de notre créateur qui, dans sa bonté, a voulu nous épargner des souvenirs pénibles. Ainsi, à chaque nouvelle existence, l’homme est ce qu’il s’est fait lui-même ; c’est pour lui un nouveau point de départ. Cependant, son envol ne se fait pas seul, des guides ou esprits protecteurs veillent sur lui et s’efforcent de le conduire dans la bonne voie.
Voici quelques extraits de communications reçues de guides célestes lors de séances spirites :
« Sachez que vous ne pourrez jamais profiter seul de ce que vous aurez, car le plaisir non partagé est insipide. Combien il est doux, vous avez pu le constater, de s’épancher auprès d’un autre d’une grande peine ou d’une grande joie. Soyez assuré que tout va de même…
Dieu, vous le savez, fixe à chacun de ses enfants sa mission ici-bas. Pourquoi vouloir forcer ce que vous appelez la destinée ? … Songez que tous les hommes quels qu’ils soient, sont vos frères spirituels si ce n’est charnels. Songez que la famille n’existe qu’ici-bas et qu’après cette existence vous retrouverez des affections insoupçonnées parmi d’autres frères que ceux de votre propre famille.
Aimez, aimez donc bien tout d’abord vos amis, puis essayez d’en faire de même pour vos ennemis. Pardonnez-leur leurs méchancetés qui, pour vous ne seront que des erreurs commises par eux. Etant vous-mêmes susceptibles d’en commettre journellement, vous devez vous appliquer à les pardonner, puis à leur rendre service. Vous constaterez le bien que cela puisse faire de rendre service à un ennemi. Sa reconnaissance en sera plus grande du fait même de son animosité contre vous, qui peut par-là, à jamais disparaître et vous attirer un amour sincère dont vous étiez privé jusque-là... »

Les guides célestes conseillaient principalement aux hommes d’œuvrer pour le bien-être d’autrui dans l’amour et la charité.
Leurs messages tendaient d’ailleurs à me laisser insatisfaite tant leur contenu était simple. Cependant nous pourrons aisément constater que ces seules vertus essentielles font lourdement défaut dans nos sociétés, l’homme civilisé s’éloignant de plus en plus de ses valeurs fondamentales.

Les trois préoccupations primordiales de l’homme devraient donc se résumer à acquérir la connaissance (celle-ci étant souvent synonyme de sagesse) et à cultiver dans nos cœurs l’amour et le renoncement.

« Accomplissez votre tâche, qu’elle soit modeste ou élevée ; sachez que tout effort porte en lui sa récompense et que vous serez jugés autant pour votre travail accompli avec votre cœur, votre esprit, votre amour, même si la réussite n’a pas couronné entièrement vos efforts.
Vous oubliez si souvent notre présence et suite à cela ne recueillez pas toutes les forces que vous pourriez recevoir. De longues années encore seront pénibles sur votre monde, mais il dépend des efforts et du travail de chacun de vous, pour que la paix descende enfin sur la Terre et dans vos cœurs
Paix, Amour et Charité, n’oubliez pas ces trois mots qui portent en eux le résumé de votre but » (1)
Ces deux extraits résument parfaitement l’enseignement des guides célestes donné lors de séances médiumniques. Le message est simple et à la fois essentiel, l’homme a pour principale tâche d’œuvrer pour le bien, la paix et l’amour de ses semblables.
Il ne doit pas oublier, cependant, qu’il n’est pas seul, que les anges sont là pour l’inspirer, le guider et sont à l’écoute de ses prières

« Aux temps très anciens, ce Tout en Un, cet Un en Tout n’était pas ignoré. C’est pourquoi, les croyants qui n’osent pas ennuyer Dieu avec leurs affaires personnelles ont tort, car la prière est la plus haute application des lois de la pensée force et de la parole créatrice. La prière est amour et louange, elle concentre au sommet de vous-même la puissance créatrice de l’esprit. Il ne s’agit pas évidemment de la répétition machinale de litanies, assaisonnée de la crainte de n’être pas exaucé, mais d’entrer dans le jeu de la force créatrice, de la force d’attraction, toute puissante, parce que faite d’amour et de foi !
Pour négligeable qu’elle puisse paraître dans l’immense univers, nous avons le droit de recourir à la prière…
...Réfléchissez à l’univers au milieu duquel notre Terre n’est qu’un grain de poussière et pourtant elle est et pourtant, vous êtes, et pourtant infimes que nous sommes, l’étincelle qui maintient la cohésion des systèmes d’astres est en nous !
A notre disposition, à notre usage ! Utilisez - là ! » (1)

De nos jours, les ouvrages décrivant ce genre de phénomènes affluent et toute personne désireuse d’approfondir sa compréhension du soi et de ce monde ne peut qu’être comblée.
La seule difficulté est avant tout d’avoir envie d’apprendre, de comprendre et de sortir ainsi d’un état de semi-conscience.
L’homme est ainsi appelé à se réveiller, à ne pas oublier qu’au-delà de la réalité limitée de son monde terrestre existe une toute autre réalité pluridimensionnelle faite d’éternité.
Cette prise de conscience pourrait lui permettre d’appréhender le monde et les êtres qui l’entourent avec un tout nouveau regard. L’homme est dans son essence une âme spirituelle et donc il n’est en aucun cas séparé de ses semblables de par ses acquis matériels, sa position sociale, son âge, sa nationalité…
De même que «l’étincelle qui maintient la cohésion des systèmes d’astres est en nous», cette même énergie nous relie les uns les autres et nous place sur un même pied d’égalité.
 Quand donc allons nous accepter et intégrer dans nos consciences la richesse inexploitée de notre être véritable. Un jour nous devrons tous inéluctablement nous abandonner à une toute autre réalité.

Camille Flammarion, a jugé cette tendance humaine à négliger ces questions fondamentales « d’infantile » :

        « Ne pas vouloir l’étudier est une puérilité enfantine puisque le précipice est devant nous, et que nous y tomberons un jour inexorablement. Une excuse dictée par une paresse inconséquente et par une crainte injustifiée. » et avec un peu plus de dureté juge les hommes «stupides», «Il n’y en a pas un sur cent qui pense. Ils vivent sur la Terre sans savoir où ils sont, et sans avoir même la curiosité de se le demander. Ce sont des brutes qui mangent, boivent, jouissent, se reproduisent, dorment, et se préoccupent surtout de gagner de l’argent. » (2)

Socrate avant de mourir avait eu une attitude exemplaire et éclairée face à la mort. Ainsi n’a-t-il  pas seulement enseigné l’immortalité de l’âme mais par son exemple, il nous a montré comment aller avec calme et sérénité au-devant de la mort. Platon nous en a fait une impressionnante description :

« Personne ne sait ce que c’est la mort, et si elle n’est pas le plus grand de tous les biens pour l’homme. Cependant on la craint comme si elle était le plus grand de tous les maux. Athéniens, vous venez de me condamner à mort. La voix divine qui n’a cessé de se faire entendre à moi dans tout le cours de ma vie a gardé le silence aujourd’hui, et je ne me suis pas défendu contre vos accusations. C’est donc que ce qui m’arrive est un bien.
Je vais subir le sort auquel vous m’avez condamné ; mais l’iniquité et l’infamie resteront attachées à la mémoire de mes juges. Je m’en tiens à ma peine, et eux à la leur. C’est ainsi que les choses devaient se passer selon moi, tout est pour le mieux.
Lorsque la mort approche de l’homme, ce qu’il y a en lui de mortel se désagrège ; ce qu’il y a d’immortel et d’incorruptible se retire intact. » (3)


RECITS RECUEILLIS  DANS MON ENTOURAGE


Un ami me raconta un jour une aventure qui le mit en contact avec ces mondes parallèles. A une période de sa vie, suite à une rupture sentimentale, il prit la fâcheuse décision de mettre fin à ses jours. Il avala alors de nombreux somnifères et s’allongea se préparant à mourir. Quand soudain, il eut la sensation d’être transporté  à vive allure à l'intérieur d’un long tunnel qui déboucha vers un monde inconnu où l’attendaient deux êtres d’une grande beauté, resplendissant de lumière et semblant dotés d’une grande sagesse.
Ils lui dirent qu’ils ne pouvaient mettre un terme à sa vie sur Terre car il avait encore de nombreuses expériences à vivre et de tâches à accomplir. Il devait renoncer à cette « fuite » et retourner d’où il venait.
 C’est ainsi qu’il réintégra son corps et se retrouva allongé sur son lit. Il se leva sans difficulté, ni malaise.
Ce voyage lui avait semblé être de très courte durée mais quand il vint à connaître la date du jour, il s’aperçut que sept jours s’étaient écoulés depuis sa prise de somnifère.
 Il resta cependant persuadé que son aventure avait été bien réelle et en garda un souvenir merveilleux.
Il développa d’ailleurs par la suite le don  d’«ubiquité», celui de pouvoir projeter son esprit dans un lieu de son choix et de pouvoir l’observer tout en restant au même endroit.

Son témoignage rejoint parfaitement ceux recueillis par Raymond Moody, médecin et écrivain, qui a effectué auprès de ses patients une étude sur ses états « post-mortem » très courants vécus par ses patients.
 Il nous la dévoile dans son livre « la vie après la vie » suivi de « lumières nouvelles de la vie après la vie » qui rassemblent les témoignages de personnes gravement malades revenus à la vie après avoir pu accéder à un plan supérieur au cours d’une sortie momentanée de leur corps.

Lors des séances spirites, nous avons pu observer que ces êtres désincarnés n’avaient pu rejoindre de suite ces sphères supérieures où l’on est de suite guidé et accompagné vers d’autres plans. Mais ce qui unissait toutes ces âmes étaient leur manque de foi en Dieu, leur totale ignorance envers toute connaissance spirituelle, de même qu’un attrait encore très puissant pour le monde terrestre.
Ces âmes avaient donc besoin d’être éclairées. Bien que pouvant sentir la présence réconfortante de leurs guides célestes, elles ne pouvaient s’exprimer qu’au travers de l’assemblée des médiums.
Le conseil principal donné à ces âmes égarées était d’accepter de diriger leurs pensées vers les sphères supérieures et de prier les anges de les guider. Cependant elles devaient aussi accepter de rejeter toute haine envers quiconque et  comprendre que leur vie sur Terre était désormais finie et que nul retour n’était possible sans avoir auparavant consulté les plans supérieurs de l’Univers.

Nul changement soudain ne s’opère chez l’homme à sa mort : l’âme conserve la même personnalité, de même que ses désirs inassouvis, ses haines, ses bons ou mauvais penchants.
« Comme l’air emporte les odeurs, l’être vivant, en ce monde, emporte avec lui, d’un corps à un autre, les diverses manières dont il conçoit la vie » Bhagavad-gita XV.8 (4)

Beaucoup d’entités défuntes refusent cette nouvelle situation et ne peuvent concevoir qu’elles aient réellement passé le cap de la mort. Elles vont alors être amenées à revivre de nombreuses fois leur mort ou bien la cérémonie de leur enterrement jusqu’à ce qu’elles comprennent et acceptent la réalité des faits.
Ces affirmations quant à la conscience des hommes après leur mort ne me sont permises  qu’après avoir écouté nombre de ses esprits s’exprimer au cours des séances spirites.
Lorsque les désirs ont été puissants ou mauvais lors de la vie terrestre, ils continuent à vouloir s’exprimer pendant quelques temps sur le plan astral et l’entité devra attendre de pouvoir s’en libérer pour rejoindre des sphères supérieures.
Certains assimilent cette étape à celle de la symbolique du purgatoire, le feu purificateur de l’univers chrétien.

Une expérience de communication avec l’au-delà peut ainsi survenir après la mort d’un proche.
 La fille d’un ami me confia un jour son expérience avec sa propre mère. Celle-ci mourut d’un accident survenu lors d’une descente à ski. Ce tragique accident bouleversa cet enfant et son père. Elle en fut profondément affligée et ne pouvait accepter la réalité des faits.
Ses rêves devinrent remplis du souvenir de sa mère jusqu’au jour où elle prit conscience que celle ci se manifestait réellement auprès d’elle et non pas uniquement dans son imagination.
 Elle put ainsi établir un dialogue avec sa mère qui l’a rassura sur son sort, lui fit part de l’éternité de l’âme et qu’elle avait choisi de venir auprès d’elle pour apaiser ses souffrances et sa peine.
Sa mère se manifesta dans ses rêves et quelque fois dans sa conscience en état d’éveil jusqu’au jour où son coeur fut libéré de tout regret et que sa foi fut totale et ferme.
 Elle gardera ainsi pour toujours une profonde reconnaissance pour l’amour que sa mère a su lui donner au-delà même des frontières de la mort.
 Son regard sur la mort fut totalement transformé et c’est dans la joie et l’espoir d’une retrouvaille qu’elle médite désormais sur sa mère bien-aimée et non plus dans l’affliction et la rébellion.

Nous pouvons ainsi recueillir autour de nous de nombreux témoignages d’expériences mystiques, ne serait ce qu’auprès de nos proches, amis, personnes rencontrées au « hasard » de la vie.

Une des preuves les plus flagrantes de la distinction entre le corps et l’esprit est cette expérience que de nombreuses personnes ont pu vivre consciemment ou inconsciemment et que l’on nomme communément, le « voyage astral »

L’étude la plus complète et la plus détaillée sur le sujet nous vient du témoignage de Sylvan muldoon publié pour la première fois en 1929 (5)
 S. Muldoon a commencé à se projeter involontairement hors de son corps dès l’âge de douze ans jusqu’à en acquérir la parfaite maîtrise. Son ouvrage nous initie avec abondance de détails sur les diverses « techniques » de projection du corps astral, son champs d’exploration et lois fondamentales.

Une amie me raconta, qu’un soir tout à fait ordinaire, allongée sur son lit, elle avait subitement  quitté son corps et avait exploré cet état avec beaucoup de calme et de sérénité bien que ce fut une expérience toute nouvelle et inattendue. Elle avait même pu sans crainte passer d’une pièce à une autre de sa maison en passant au travers des murs.

La sortie de corps est une expérience très courante mais peu en parle malheureusement.  Il existe cependant quelques sites Internet recueillant divers témoignages sur ce sujet et permettant d’établir des dialogues en direct.

  Les émissions télévisées qui parlent de ces expériences n’ont jamais étudié sérieusement ce phénomène. Elles ne font généralement que survoler le sujet en l’intégrant dans une série de reportage traitant du paranormal où tout est brossé rapidement et côtoie souvent des affaires douteuses. La tendance générale des médias est d’embrouiller le spectateur plutôt que de l’éclairer en traitant avec sérieux  les sujets proposés.  

A une époque où je fréquentais une association de radiesthésistes, vint un jour se confier un jeune homme très perturbé par ses expériences incontrôlées.
Il avait la fâcheuse manie de quitter son corps dans n’importe quelle situation. Il pouvait être en train de marcher dans la rue et subitement se retrouver hors de son corps, pouvant ainsi se blesser gravement. C’était une personne qui manifestait une grande nervosité et une grande anxiété ce qui confirmerait l’analyse faite par des expérimentateurs de voyages astraux sur le fait que les personnes nerveuses seraient davantage susceptibles de se décorporer  que les autres.
Son plus grand malheur encore était le peu d’écoute qu’il pouvait recevoir de la part du corps médical. Son problème relevait selon eux plus du corps psychiatrique que de la médecine.

Une expérience dans un tout autre registre me fut racontée par un ami à une époque où lui-même ne montrait guère d’intérêt pour la spiritualité et ne se posait aucune question d’ordre métaphysique.
Il était allé près de Caen accompagner son épouse à une réunion de travail. Ne sachant que faire, il décida de visiter un musée retraçant les événements de la seconde guerre mondiale. Etant arrivé une heure avant sa fermeture, il questionna l’hôtesse d’accueil sur ce qu’il pouvait voir en priorité. Elle lui conseilla alors de se rendre dans la salle de projection où commençait un film retraçant le débarquement des alliés sur les plages normandes au nord de Caen.
Sans éprouver aucune attraction particulière pour ce sujet, il choisit tout de même de s’y rendre.
Pendant la projection, il sentit un léger malaise qui le coupa subitement de toute sensation extérieure puis il reprit ses esprits mais avec un léger mal de tête. Il pensa alors qu’il devait tout simplement avoir accumulé un peu de fatigue.
Le soir même de cet incident, il dîna avec son épouse et d’autres amis. Il était de très mauvaise humeur et s’emportait très facilement mais ne pouvait lui-même expliquer son attitude. Son entourage le trouvait très nerveux et ne l’avait jamais vu dans un tel état.
Subitement, au cours du repas une scène fabuleuse et inconcevable se déroula sous ses yeux. Son esprit projetait en lui des images dont il était à la fois l’acteur et le spectateur. La scène se déroulait à bord d’un cargo militaire canadien qui s’apprêtait à accoster les plages de Siouville. Il se voyait en tenue militaire, jeune et terrorisé par la guerre à laquelle il s’apprêtait à participer. Il se vit débarquer et se lancer vaillamment à l’assaut de l’ennemi quand soudain une déferlante de balle le toucha et il tomba sur la plage sans vie.
Il se vit ensuite (et ressentit à la fois) hors de son corps empli d’un sentiment de colère d’être mort si jeune et de dégoût face aux horreurs de cette guerre impitoyable.
 Quelques instants plus tard, il fut transporté dans une chambre. Il comprit instantanément qu’il se trouvait chez lui, au Canada et voyait son épouse en pleurs  venant d’apprendre son décès.
Il reprit ensuite ses esprits et se retrouva à table entouré de son épouse et de ses amis. Il ne put de suite expliquer son aventure mais décida le soir même de se rendre sur cette plage.
Il y resta jusqu’à la nuit tombée empli de  souvenirs et de sentiments étranges comme s’il devait y trouver quelque chose d’important. Sa recherche fut vaine mais cette expérience le marqua à jamais tant elle fut puissante et bouleversante à la fois.
Elle lui ouvrit les portes de mondes jusqu’à ce jour inexplorés. Ce fut pour lui le départ d’une grande recherche sur son identité spirituelle et la pratique de diverses disciplines telles que la méditation.


QUELQUES TEMOIGNAGES D’HOMMES REMARQUABLES



James A. Pike, évêque épiscopalien de San Francisco, fut une des personnalités religieuses les plus célèbres des Etats-Unis. Il nous confie dans son livre « Dialogue avec l’au-delà » sa communication au-delà des frontières de la mort avec son fils décédé. Ces entretiens furent obtenus par l’intermédiaire d’un groupe de médium.
En 1966, son fils aîné, Jim se suicidait à l’âge de 20 ans. Quinze jours plus tard, le révérend Pike constatait d’étranges déplacements d’objets dans sa chambre.
 L’idée que son fils mort cherchait à lui parler finit par s’imposer à lui, et au cours des cinq séances menées avec le concours de médiums, l’évêque put s’entretenir avec son fils. Guidé par sa formation de juriste, James A. Pike s’entoura de toutes les précautions possibles pour éviter les risques de supercherie et prit soin de poser à son fils des questions dont les médiums ne pouvaient connaître les réponses.
Son fils lui décrivit l’état dans lequel il se trouvait :
        « Je ne suis pas ici au purgatoire mais dans une sorte d’enfer, pourtant personne ne me reproche rien. Je n’ai trouvé que compassion et compréhension. »
        « Je ne peux surmonter mes regrets, pourtant les autres ici m’aident à m’en sortir et nous devons progresser tous ensemble. J’ai des tas de gens autour de moi et des mains qui me soutiennent en quelque sorte » (6)

L’enfer pourrait ainsi n’être que la conséquence de son propre niveau de conscience. Une sorte de voile d’ignorance emprisonnant l’entité.
L’entité doit ainsi surmonter avant tout ses propres craintes, tourments occasionnés par son propre esprit, avant de pouvoir atteindre une porte de sortie.

L’expérience spirite et l’analyse de ses messages emplis d’amour et de vérités essentielles nous amène à penser que toutes révélations issues de l’au-delà par des êtres de lumière, anges ou esprits doivent être prises en considération.

Toutes les grandes religions ont pour point de départ soit la venue d’un grand prophète ou incarnation divine, soit la retransmission d’un enseignement inspiré par Dieu ou ses messagers.
Pourquoi par exemple donner foi aux révélations du Coran plus qu’à celles de grands hommes inspirés de notre temps.
L’histoire de Mahomet reste très commune  à celle de nombreux maîtres ou prophètes. Certains nous laisseront un enseignement résultant de leur propre exemple, expérience ou réalisations, d’autres ne feront que retransmettre une sagesse reçut sous l’inspiration divine.

De nos jours l’homme est pourvu d’une grande culture générale et a une vision plus cartésienne du monde et de toutes ses manifestations. Il peut de plus avoir accès aux nombreux textes religieux et étudier l’histoire de tous les grands hommes qui se sont succédés sur cette Terre ce qui n’était pas le cas à l’époque où les divers courants religieux ont pris forme.

La grande diversité des textes et des cultes ne peut qu’amener la personne étudiant la spiritualité à faire abstraction des dogmes étroits et des querelles de chapelles. Elle peut ainsi souligner ce qui les unit.
Encore faut-il accepter d’avoir un regard large et ouvert et ne pas se laisser convaincre que seul son « maître » détient la vérité et que tout le reste est sans aucun intérêt.
 Aujourd’hui, l’homme cultivé, possédant une grande ouverture d’esprit, à moins d’être engagé dans une quête très définie  et des objectifs précis, ne pourrait plus s’abandonner aux seules bonnes paroles d’un homme inspiré par Dieu. Nous pouvons d’ailleurs relever que proportionnellement au niveau de conscience et intellectuel des hommes, les messages révélés par de grandes âmes s’affinent et dévoilent des enseignements plus profonds et complets sur la nature de l’âme.
« Dieu veut que chaque partie de son oeuvre infinie marche en progressant ; c’est ce qui explique dans les mondes peu avancés la présence d’esprits instructeurs, initiateurs, missionnaires. Voilà pourquoi, à chaque crise, à chaque époque de transition, un esprit type, un modèle, un rédempteur se dévoue à la plus sublime des missions, aux plus grands des travaux celui de sauver un monde ! » (Communication spirite -mai 1873- obtenues par Mme W. KRELL)

Nous avons ainsi de nombreux exemples de grandes âmes ayant retransmis dans notre siècle un message divin non pas par leur propre entendement et compréhension de la spiritualité mais uniquement sous l’inspiration.
Je citerai pour illustrer cela quelques grandes âmes contemporaines de notre siècle et du siècle dernier.
Leurs paroles rejoignent ce même état d’esprit universel  empli d’amour et de compassion pour l’humanité.

Eileen Caddy, personnage que l’on pourrait qualifier selon sa vision mystique personnelle, de voyante, de prophète ou tout simplement de médium inspirée commença en 1953 à percevoir en elle-même une petite voix riche d’enseignements spirituels apportant réconfort et conseils quotidiens.
Ces messages emplis d’amour et de sagesse constitueront pour Eileen CADDY son Dieu intérieur.
 Ce dernier n’incarne plus une divinité qui impose le châtiment ou l’abandon mais un guide protecteur et aimant qui instruit et conseille dans la patience et la compassion infinie : 
« Laisse moi travailler en toi et à travers toi. Laisse Mon amour et Ma lumière couler librement en toi et à travers toi jusque dans le monde »
« Très doucement et avec beaucoup d’amour, je continue sans cesse de te rappeler les choses qui comptent réellement dans la vie, jusqu’à ce qu’elles finissent par faire partie intégrante de ta vie » (7)

Eileen CADDY nous révélera dans son recueil «La petite voix» toutes ces magnifiques paroles entendues dans le tréfonds de son âme et de son coeur.
Elles constituent désormais la source d’inspiration de la fondation Findhorn, communauté spirituelle et centre d’études holistiques au nord de l’Ecosse.

         « Ne te contente pas de parler du nouveau ciel et de la nouvelle terre, il dépend de toi de les attirer dans ta vie pour les rendre réalité. Ne parle pas d’amour et d’aimer, vis-le afin que tous puissent en voir la signification.
         Les mots sans les actes n’ont pas de sens et sont inutiles. Ils sont comme de l’air chaud qui s’évapore en néant. Tu dois attirer Mon royaume sur la terre par la façon dont tu vis et dont tu te conduis, afin que ta vie soit un exemple, un exemple joyeux, que tous voudront suivre. Personne ne veut traverser la vie surchargé, manquant de joie et de spontanéité. Béni soit celui qui apporte la joie aux âmes qui sont alourdies et qui manquent d’étincelle de vie !
         Décharge-toi de tous tes fardeaux sur Moi, et apporte joie et liberté à toutes les âmes avec lesquelles tu entres en contact. Sois joie et inspiration, et reflètes-Moi dans tout ce que tu fais, dis et penses. Sois parfaitement en paix alors que tu fais Ma volonté et suis Mon chemin en Me glorifiant. » (19/07) (7)
On ne parle plus ici de soumission aveugle à Dieu ou à son représentant, mais avant tout d’apprentissage à la reconnaissance du divin en chaque être, de respect et d’amour pour nos semblables.
C’est un hymne à la joie, au bonheur et à l’optimisme dans la simplicité et la spontanéité.

Un autre exemple d’homme inspiré fut Edgard Cayce qui oeuvra pour le bien être de ses proches avec une remarquable humilité et simplicité.
Il naquit en 1877 dans le Kentucky et manifesta dés son plus jeune âge une grande sensibilité aux perceptions extra sensorielles. C’est à l’âge de 21 ans qu’il prit conscience de ses dons exceptionnels et de l’usage qu’il devait en faire.
A cette époque, il fut atteint d’une paralysie qui lui fit perdre l’usage de sa voix. Il consulta un ami pratiquant l’hypnose et fut capable lors de la séance de prescrire lui-même les soins nécessaires à sa guérison et d’expliquer les causes de son mal. Cet incident lui permit de comprendre qu’il était capable d’agir pour le bien être d’autrui.
Avec l’appui de ses proches, Edgard Cayce accepta donc d’utiliser ses facultés avec pour principal objectif de soigner des malades que la médecine n’avait su soulager.

Ses révélations sous hypnose nous laissèrent des enseignements fondamentaux sur la médecine douce mais aussi bien au-delà, sur la psychologie, l’éducation, et surtout sur la nature fondamentale des souffrances de l’être humain résultant de blessures et traumatismes remontant parfois à de nombreuses vies antérieures.
Edgard Cayce, bien qu’issu d’une éducation chrétienne, a révélé malgré lui le principe fondamental du karma (Lit. Action en sanskrit) propre aux enseignements issus du Véda. :  Chaque entité doit vie après vie subir les conséquences de ses actes et réapprendre à surmonter les épreuves en effectuant un travail sur sa conscience et ses actes. 
« Le karma est une réaction comparable à celle qui se produit dans un organisme humain lorsqu’il s’alimente. La nourriture est transmise au corps, pénétrant chaque cellule, influençant la santé du corps comme celle de l’esprit. Il en va de même pour une âme, lorsqu’elle pénètre dans un corps pour une expérience sur la terre. Les pensées de cette personne, ainsi que les actes qui résultent de ces pensées, sont la nourriture dont l’âme a besoin. (...) Lorsqu’une âme pénètre dans un nouveau corps, une porte s’ouvre, menant à une occasion de créer le destin de l’âme. Tout ce qui a été créé auparavant, le bien comme le mal, est contenu dans cette opportunité. Il existe toujours une possibilité de rédemption, mais l’âme ne peut échapper aux responsabilités prises en son nom propre. Elle doit assumer son destin.  Ainsi la vie est-elle une sorte de développement, une préparation à la purification de l’âme, malgré les difficultés que doivent affronter le corps et la conscience. » (8)

Nous avons ici une très belle définition du karma et de ses liens avec l’entité, l’âme spirituelle. De même, nous apprenons dans cette lecture la nature distincte de l’âme et du corps physique. L’entité intègre une enveloppe charnelle afin d’y vivre certaines expériences résultant du karma acquis dans ses vies antérieures.
Elle dispose cependant d’opportunités vers la « rédemption », le progrès par la purification de ses pensées et de ses actes.
« Chaque entité était, est appelée à devenir compagne de cette force créatrice que nous appelons Dieu. Ainsi, chaque entité est un enfant de Dieu, et une partie du Tout. Aussi les désirs latents, et réalisés, sont-ils des moyens de s’exprimer pour l’entité dans les différentes étapes de sa prise de conscience. Dans le séjour matériel sur la Terre, ces désirs trouvent leur expression et leur réalisation à travers trois dimensions : Corps, esprit, âme, pour chaque entité … Par suite l’âme arrive de mieux en mieux à s’exprimer à travers et au moyen de la matière, elle manifeste de mieux en mieux son esprit et son âme... »   (9)
E. Cayce soulève ici rapidement un  point fondamental  : chaque entité était, est appelée à devenir compagne de Dieu.
Deux concepts de l’âme se distinguent souvent au sein des courants religieux et philosophiques.  Certains la définissent comme ignorante lors de sa création par le divin et dotée d’une immortalité relative, d’autres comme pourvue d’une connaissance absolue et de qualités divines innées mais voilées temporairement par l’ignorance.
Les premiers considèrent que l’éternité n’est attribuée qu’aux âmes pures, les seconds une finalité commune obtenue après s’être « libéré des voiles de l’ignorance » au cours de ses nombreuses vies.
L’entité, possédant une conscience individuelle « le libre arbitre », a pu exprimer le désir de vivre indépendamment de son créateur dans un monde parallèle et temporaire.
Ce point de vue pouvant rejoindre la symbolique exprimée dans la Genèse :  Le fruit des arbres du jardin d’Eden (le désir) donne à l’entité le pouvoir de vivre indépendamment de son créateur, de se substituer à lui et par voie de conséquence d’en subir ses contraintes (être responsable des conséquences de ses actes)
« Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des Dieux possédant la connaissance du bonheur et du malheur » Gén.3-5
Une autre conséquence sera la mort, la perte de sa conscience originelle située au-delà de la dualité du bien et du mal « car du jour où tu en mangeras, tu devras mourir » Gén. 2-17

Edgard Cayce nous enseignera aussi la présence en chaque être des forces créatrices et divines qui sommeillent. La méditation et la prière peuvent nous permettre de les faire resurgir des profondeurs de l’inconscience.
« La méditation, c’est rechercher à rebrancher son corps mental et son corps physique sur leur source spirituelle. C’est mettre ton physique et ton mental en résonance avec le Créateur, en cherchant à connaître tes relations avec Lui. C’est cela la vraie méditation.
La méditation est donc prière. Mais c’est une prière qui vient du moi profond, et ne met pas seulement en jeu l’homme physique, l’homme intérieur, mais l’âme qui est ainsi éveillée par l’esprit de l’homme qui médite, au plus profond de lui-même.
La méditation consiste à vider ton moi de tout ce qui empêche les Forces Créatrices de surgir des profondeurs de ton moi, et de se propager par vibration le long des méridiens de ton corps physique pour se diversifier à travers ces centres glandulaires qui créent les activités physiques, mentales et spirituelles de l’homme. Et si cette méditation est faite correctement, on doit en sortir plus fort mentalement et spirituellement. » (9)
Cette même énergie, présente potentiellement en chacun, une fois éveillée et libérée des entraves du matérialisme, nous permettra d'accomplir les miracles de la guérison spirituelle.
« Innombrables sont les voies par lesquelles peut passer la guérison : elle peut se faire par le contact individuel, par la foi, par l’imposition des mains, par ce que la volonté crée dans l’esprit, par un état de conscience qui amène à un contact plus étroit avec les Forces Créatrices de l’Univers.
Lorsqu’un être humain, avec son corps a élevé suffisamment ses vibrations, il peut, à l’aide de la parole, éveiller le dynamisme émotionnel de cet autre qui est malade, de façon à revivifier, ressusciter, modifier les énergies tourbillonnaires de la structure atomique du corps physique c’est à dire la force vitale de celui-ci. »

La condition de l’âme désincarnée déjà abordée dans le précédent chapitre nous est révélé dans des termes très clairs et confirmant nos premières analyses.
« les morts souffrent souvent de l’autre côté, ce qui les poussent à venir solliciter l’aide des vivants... »
« Prier pour lui et avec lui, sans chercher à le retenir, mais en s’efforçant de l’aider à cheminer vers la lumière. »
« Quant à la durée de la mort, plus d’un individu est resté dans cet état pendant des années, sans réaliser qu’il était mort ! » (9)
« Et combien de temps met-on à perdre la conscience physique ? Et bien cela dépend de la puissance des appétits et des désirs du corps physique»
E. Cayce nous laissera à sa mort, en 1945, plus de 14000 documents relatifs à ses lectures médiumniques effectuées sur plus de 6000 personnes.































II - L’UNIVERSALITE DE DIEU



L’analyse des diverses traditions religieuses nous informent d’une manière parfois imagée, symbolique mais aussi parfois très claire de l’existence d’une intelligence suprême 

Au-delà même des textes, toute âme sensible ne peut que s’émerveiller devant la complexité et multiplicité de la création.
Les concepts même d’organisation et d’évolution issus du hasard et nés d’un simple big bang font sourire. Il me semble plus aisé d’admettre qu’une force créatrice, une « supra-intelligence » coordonne toutes les énergies qui nous entourent.
Comment est-il possible de ne pas s’émerveiller devant la magie de la métamorphose d’une chenille en un magnifique papillon, de la multiplication cellulaire et de la différenciation spontanée des cellules embryonnaires ?
Comment ne pas se questionner devant cet équilibre parfait qui soutend toutes les planètes de notre univers ?
Comment est-il possible de rester indifférent à toute cette beauté et de ne pas accepter avec humilité notre petitesse et ignorance face à l’immensité de la création ?
La science peut bien sûr expliquer ses fonctionnements mais n’a encore jamais pu nous donner une explication tangible de l’origine de la création et de la véritable nature des énergies qui la maintiennent et la stimulent.
La science ne fait qu’observer, analyser la matière mais ne peut comprendre les énergies qui la gouvernent.

SES APPARITIONS SUCCESSIVES


Dieu est-il unique ou multiple ?  Pourquoi devrait-il être réduit  à un nom, à une seule manifestation, à un dogme ou à une « sainte écriture »  si nous acceptons qu’il soit à la source d’une création qui dépasse notre entendement.

L’humanité, vieille de plus de 100 000 ans n’a pas attendu l’avènement d’un seul prophète pour être éclairée. Si Dieu est pourvu effectivement d’une  infinie miséricorde, tel que les religions nous le décrivent, Il n’a pu laisser ses enfants sans guide pendant des millénaires. Il me semble donc logique qu’à chaque peuple et civilisation, à chaque niveau de conscience et d’intelligence, il a su nous envoyer un message approprié.

C’est ainsi que divers enseignements ont jalonnés différentes époques conformément à ce que l’homme était capable de comprendre et d’entendre à ce moment, tout comme une mère sait adapter son éducation en fonction de l’âge de son enfant.
 Le message de Dieu peut donc être multiple et adapté à la conscience des hommes qu’Il est amené à rencontrer, Lui ou Ses représentants.
L’homme à de tout temps voulut déifier ses prophètes, de l’Égypte ancienne jusqu’à  nos jours.
Vers 610 de notre ère, Mahomet, en retrait des pratiquants de son pays heurté par leurs incessantes querelles religieuses,  pratiquait régulièrement la méditation seul dans une caverne jusqu’au jour où il fut inspiré par l’ange Gabriel à révéler quelques enseignements.
Lui-même illettré, cette sagesse  s’adressait à un peuple peu cultivé. Il s’exprimait en termes simples et à la fois avec éloquence afin de provoquer force et soumission.
Mahomet s’adressera aux hommes de son temps avec un langage simple et clair. Sa prédication fut apprise par coeur par ses proches et fixée par écrit de son vivant. Son message était universel et n’avait en aucun cas pour but de créer une nouvelle religion divisant les hommes encore davantage.

Il est d’ailleurs inexact de penser que le Dieu des musulmans se prénomme Allah car la transcription française correcte du nom « Al Lah » signifie en arabe « La Divinité » qui n’est donc pour le musulman autre que le Dieu de Moïse et de Jésus.

Le message du Coran est avant tout universel et réconciliateur :
« Avant toi, nous avons envoyé d’autres prophètes, à qui nous avons donné des épouses et une lignée. Aucun d’eux n’a fait de miracles, si ce n’est par la volonté de Dieu. Chaque époque a eu son livre sacré » Sourate XIII V38
Le prophète est ici humanisé, son seul rôle est d’apporter la connaissance sous l’inspiration divine.

« Dieu a dit : N’adorez point deux Dieux, car Dieu est unique. Craignez-moi » S.XVI V53
Du temps de Mahomet, chaque tribu s’allouait un Dieu et ne voulait accepter et croire que tous les hommes étaient issus d’un seul et même créateur.
« Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un apôtre ; d’autres apôtres l’ont précédé... » S V V79
« Le prophète croit dans ce que le Seigneur lui a envoyé. Les fidèles croient en Dieu, à ses anges, à ses livres et à ses envoyés.
Ils disent : Nous ne mettons point de différence entre les envoyés célestes. Nous avons entendu et nous obéissons. Pardonne - nous nos péchés, ô Seigneur ! Nous reviendrons tous à toi » S. II V.285

Mahomet avait conscience que la nature de l’homme était de vouloir ramener à lui un message réduit à ses propres désirs et limitations, de vouloir diviser les peuples. Son langage était ferme et résolu afin de combattre ignorance, orgueil et division.
Son message n’avait pas pour but de créer une nouvelle religion ni de condamner les enseignements des grands hommes du passé, il ne venait que reconfirmer l’importance de leurs enseignements et la mémoire de leur exemple.
Mahomet s’est toujours considéré comme un être humain ordinaire et par son exemple voulait dénoncer l’erreur humaine de vouloir déifier les prophètes.

« Nous avons donné le Livre de la Loi à Moïse, et nous l’avons fait suivre par d’autres envoyés, nous avons accordé à Jésus, fils de Marie, des signes manifestes (de sa mission), et nous l’avons fortifié par l’esprit de la sainteté. Toutes les fois que les envoyés du Seigneur vous apporterons une doctrine qui heurte vos passions, leur résisterez-vous orgueilleusement, en accuserez-vous une partie de mensonge et massacrerez-vous les autres ? » S.II V81

Ces affirmations ne peuvent que nous interpeller face aux événements que nous vivons actuellement avec les incessantes rebellions et horreurs propagées par les mouvements extrémistes islamistes. Ces dernières étaient déjà très existantes du temps de Mahomet et sont encore malheureusement d’actualité de nos jours.
 
« Nous ne mettons point de différence entre eux, et nous sommes résignés à la volonté de Dieu » S. IIV 130
« Votre religion, celle que vous prêchez est Une. Je suis votre Seigneur, craignez-moi. Les peuples se sont divisés en différentes sectes, et chacune est contente de sa croyance. Laisse-les dans leur erreur jusqu’au temps voulu. »

Le Seigneur révèle à Mahomet que de nombreux prophètes ont vécu avant lui et restent inconnus des hommes.
« Avant toi aussi nous avions envoyé des apôtres ; nous t’avons raconté l’histoire de quelques-uns uns d’entre eux, et il y en a d’autres dont nous ne t’avons rien rapporté » S. XL V 78

« Un prophète est envoyé à chaque communauté : quand vient son prophète, tout est tranché avec équité entre ses membres, personne n’est lésé » SX, 47
« Nous avions envoyé des prophètes avant toi et nous leur avions donné des épouses et des enfants »S XIII, 38
« Il n’existe pas de communauté où ne soit passé un avertisseur » S XXXV, 24
Nous pouvons effectivement dans de nombreux ouvrages mystiques et religieux de diverses traditions lire les épopées et enseignements de nombreux sages et prophètes descendus sur cette Terre. Les concepts religieux ont de tout temps existé, ils n’ont fait que modifier ou rectifier des systèmes de pensée devenus déficients ou en manque de source vivante d’inspiration.


L’universalité du message de Jésus

Jésus aura aussi enseigné à ses proches que son message ne venait pas remettre en cause celui de ses prédécesseurs et il se donna comme unique mission celle d’éclaireur.

« Ne pensez pas que je sois venu pour détruire la loi de Moïse et l’enseignement des prophètes. Je ne suis pas venu pour les détruire mais pour leur donner leur véritable sens. Je vous le déclare, c’est la vérité : aussi longtemps que le ciel et la terre dureront, ni la plus petite lettre ni le plus petit détail de la loi ne seront supprimés, et cela jusqu’à la fin de toutes choses » Matthieu 5.V17-18

Cette croyance en un seul et même Dieu fut léguée au christianisme et à l’islam par le judaïsme, religion strictement monothéiste et dont les traditions constituèrent les racines même de ces dernières.


















III - LE CONCEPT DE LA REINCARNATION



Dans l’église chrétienne, la notion d’une âme spirituelle, éternelle sise en chaque être reste très confuse. Je posai un jour la question à un prêtre sur sa propre définition de l’âme. Selon lui, l’âme serait un état que l’être ne pourrait revêtir qu’à la seule condition d’avoir atteint la pureté suprême, la libération. Selon lui, l’âme était donc inexistante en soi et donc en chacun.
Cette analyse reflète ainsi toute la pensée de l’église primitive où la conception de la mort et de la résurrection reste enracinée dans l’histoire du «salut» et s’oppose ainsi totalement à la conception grecque de l’immortalité de l’âme.

Il est vrai que la libération vers des sphères supérieures n’est pas acquise d’emblée pour tout individu mais il reste clair pourtant qu’il existe une entité autre que ce corps périssable en chaque être, état que nous pouvons expérimenter lors d’une sortie de corps consciente et au travers des contacts avec les âmes défuntes.

Nous pouvons par ailleurs au travers de nombreux enseignements avoir une définition claire de la nature de l’âme et par recoupement en déduire que la mauvaise interprétation ou l’incompréhension des textes amène l’homme à la confusion.


1 - DANS LES TEXTES BIBLIQUES



Nous pouvons extraire des textes bibliques de beaux enseignements, mais malheureusement ces derniers restent sujet à controverse et matière à spéculation. La bible est en fait un recueil de textes d’origines diverses où de nombreuses contradictions peuvent être relevées.

Maurice Bucaille, auteur contemporain de « La Bible, le Coran et la science»  (10) a fait une étude objective de la Bible en cherchant à distinguer ce qui appartient à Dieu de ce qui est entaché d’erreurs et d’interprétations humaines. Il relève tout d’abord que la bible fut avant d’être un recueil de livres, une tradition populaire qui n’eut d’autre support que la mémoire humaine.

De plus, « Vers le IIIème siècle avant J.C, il y avait au moins trois formes du texte hébreu de la bible : le texte massorétique, celui qui a servi, au moins en partie, à la traduction grecque et le Pentateuque samaritain. Au 1er s. avant J.C., on tend à l’établissement d’un texte unique, mais il faudra attendre un siècle après J.C. pour que le texte biblique (l’ancien testament) soit fixé. » (10)

« L’ancien Testament est une collection d’ouvrages de longueur très inégale et de genres divers, écrits pendant plus de neuf siècles en plusieurs langues, à partir de traditions orales. Beaucoup de ces ouvrages ont été corrigés et complétés, en fonction des événements ou en fonction de nécessités particulières, à des époques parfois très éloignées les unes des autres. » (10)

Les différents textes n’ont donc parfois aucun lien entre eux et ont des origines diverses s’étalant sur plusieurs siècles. Même les évangiles ont été mis par écrit tardivement et pour certains  plus d’un siècle après le départ de Jésus Christ.
 Les historiens affirment que nombre d’entre eux n’ont  été rédigé par les témoins directs de la vie de Jésus.
«Il est difficile de dire quel auteur il faut mettre sous chacun de ces noms, mais il semble établi que ni l’apôtre Matthieu, ni l’apôtre Jean n’ont rédigé dans leur état actuel les textes qui portent leur nom» (Enc. Univ. La bible)

 Maurice Bucaille nous relève aussi un point fort important concernant le choix aléatoire des textes qui recevront aux alentours de 170 le statut de littérature canonique.

« Circulaient aussi, en ces premiers temps du christianisme, de multiples écrits sur Jésus qui, par la suite, n’ont pas été retenus comme dignes d’authenticité et que l’église commanda de cacher, d’où le nom d’apocryphes. … Considérés comme des véhicules de l’erreur, ils furent soustraits aux yeux des fidèles. Pourtant des oeuvres comme les Evangiles des Nazaréens, les Evangiles des Hébreux, les Evangiles des Egyptiens, connues par des relations des Pères de l’Eglise, s’apparentaient d’assez près aux Evangiles canoniques. Il en est de même de l’Evangile de Thomas et de Barnabé. » (10)

L’histoire nous informe en effet que la pensée chrétienne eut de nombreuses difficultés à trouver une libre forme d’expression.

Dés 201 après J.C., l’empereur égyptien Septime Sévère imposa son autorité et s’opposa à toute propagande de la religion chrétienne jusqu’à sa mort en 211.

Origène, grand exégète de la Bible, avait alors dix-sept ans au début de ces événements. Son maître Clément, persécuté, dû quitter l'Egypte pour toujours.
 Origène, bien que laïque, enseignait à l’école de catéchèse d’Alexandrie. Son grand mérite est d’avoir permis et encouragé ses élèves à étudier en parallèle des textes bibliques de nombreux enseignements.  Il considérait que tout bon philosophe chrétien se devait d’étudier tous les Anciens sans préjugés et avec intelligence, afin d’éviter d’enfermer sa foi dans des vues étroites.

« Personne, dit un disciple, n’écoutait Dieu d’une manière plus intelligente... Peut-être vaut-il mieux de dire que, le prenant pour ami, le maître de toutes choses avait fait de lui son porte-parole... Il lui avait accordé le don d’explorer et de découvrir. C’était, je crois, par une communication de l’esprit divin. La même puissance qui avait inspiré les prophètes éclairait leur interprète. Il avait reçu le plus beau don, une part splendide, celle d’être auprès des hommes celui qui expliquait Dieu. » Grégoire, Remerciement, XV, 174

Origène se déplaçait beaucoup, en Syrie, en Palestine, afin de partager sa conception de Dieu et ses analyses bibliques avec ses frères en Dieu. Nombreux furent les évêques qui l’invitèrent à prendre la parole dans leurs églises.
Ses profondes amitiés l’encouragèrent à clamer les profondes incompréhensions que la plupart des apologistes avaient tendance à propager dans les églises. Ces derniers se contentaient d’enseigner que le corps ressuscité serait identique au corps d’ici-bas bien qu’incorruptible.

Bien que cette conception restreinte du concept de l’immortalité soit encore d’actualité de nos jours, Origène avait su, en ces temps bien reculés au 3ème siècle de notre ère, éclairer le corps de l’église et lui retenir l’attention.

Origène éclaira son auditoire concernant le concept de la résurrection grâce à un regard plus scientifique et logique que ses prédécesseurs. Il se refusait de prendre à la lettre les métaphores de l’écriture mais faisait plutôt appel à la raison.

« Notre corps, dans sa substance, n’est pas deux jours le même. La chair et les tissus se renouvellent. Il y a pourtant, jusque dans la vie physique, un principe de continuité, ou une individualité, qui s’exprime par des traits extérieurs, une forme propre à chacun.. Ce qui doit revivre, n’est ce pas le caractère «physique» qui distingue un homme d’un autre ? Quant aux organes, ils servent d’instruments à l’âme. S’ils deviennent inutiles, ils doivent disparaître ou s’adapter au nouveau milieu. Dans un monde spirituel, le corps s’affine, devient spirituel, apprend à voir et à entendre des choses qui lui échappaient » Com. des Psaumes I, 5, P.G.

Origène écrivit un Traité de la résurrection qui n’est connu que par les citations qu’en a données Pamphile au livre VII de son Apologia suite à sa destruction quelques siècles plus tard.

Né aux environs de l’an 185 à Alexandrie, Origène consacra la majeure partie de son existence à l'exégèse de la Bible. Sa principale oeuvre fut la présentation et l’analyse de six versions différentes de l’Ancien testament dont le texte hébreu transcrit en caractères grecs.

« Rechercher avec un très grand soin le sens des Saintes écritures lui tenait tellement à coeur qu’il apprit encore l’hébreu et qu’il voulut posséder en propre les textes scripturaires primitifs, qui sont en usage chez les juifs et écrits en caractères hébraïques » Eusèbe, Hist. éccles. VI, XIV, 2-Schw.

Conservé à Césarée, le texte original de ce travail gigantesque  fut détruit au VIème siècle, sans qu’il n’en subsistât de copie complète. Seuls quelques fragments de cette oeuvre ont été conservés. Il s’agit essentiellement des commentaires développés sur quelques épîtres du Nouveau Testament et du Cantique des Cantiques.
 Toutes les thèses élaborées par Origène eurent l’approbation de l’église grecque jusqu’au début du IV ème siècle avant d’être divisées par l’influence  de la doctrine monophysite.

« Les thèses condamnées par différents conciles et par l’empereur Justinien se rapportent à la préexistence des âmes, à l’égalité originelle de tous les esprits, à leur chute due à la satiété de la contemplation, à la forme sphérique des corps ressuscités et au salut universel de tous les esprits, qui retrouveront à la fin des temps leur condition première » (Encyclopaedia Universalis - Origène)

 L’empereur Justinien régna à Constantinople dès 527 jusqu’à sa mort en 565 sur tout l’empire Romain. Le devoir de l’empereur était de répandre le christianisme, de veiller à son organisation et sa cohésion. Son pouvoir était grand et implacable. Toute décision concernant le corps de l’église, son culte et sa foi ne pouvaient être prise sans l’avis et le consentement de l’empereur.
 Il imposera la foi chrétienne par la répression et la persécution.
Les païens n’eurent plus aucun droit d’exercer des fonctions civiles ou militaires puis après un édit en 529, n’eurent même plus la liberté de conscience.
 Justinien leur imposa d’accepter le baptême et de se faire instruire dans la religion chrétienne sous peine d’exil et la confiscation de leurs biens.
Il ira jusqu’à condamner à mort tout baptisé qui se sera détourné de sa foi pour revenir à ses anciens cultes. De nombreux procès suivirent cet édit, des irréductibles furent condamnés à mort, d’autres se suicidèrent. Toute dissidence chrétienne était interdite par la loi.
Bien que le Judaïsme soit toléré, de nombreuses synagogues furent détruites et leur liberté de culte amoindrie.
Ses mesures provoquèrent une violente révolte chez les Samaritains qui fut ensuite réprimée et occasionna près de 100 000 morts chez ces derniers.

C’est dans ce même climat d’intolérance et de fermeture à tout dialogue que  l’empereur byzantin Justinien publia un premier Edit condamnant tous les écrits d’inspiration platonicienne d’Origène.
Il rejeta tout enseignement sur la préexistence des âmes, la chute des âmes dans des corps plus ou moins denses (anges, humains et démons)
Cet Edit fut accepté par ses moines fidèles soumis à son autorité mais suscita l’opposition de nombreux moines palestiniens lesquels n’eurent d’autres recours que l’exil forcé.

Le pape Vigile, lui-même, refusa de le signer. Afin d’éviter que cette dissidence interne ne s’ébruite, Justinien enleva le pape de force de Rome jusqu’à Constantinople où il fut retenu prisonnier de 547 jusqu’en 551. Il réussit, cette année là, à s’enfuir et prit refuge dans la basilique de Chalcédoine.

Le concile validant les condamnations portées contre les écrits d’Origène se tint  en 553 en l’absence du pape.
Quelques mois plus tard, le pape de nouveau retenu à Constantinople finit par produire sous la pression de l’empereur un écrit s’accordant avec les décisions du concile. Il put ainsi obtenir sa libération mais elle fut de courte durée, il mourut en chemin de retour à Rome !

L’historien Georges Le moine (IX ème s.) conserva la lettre adressée par Justinien au cinquième synode de Constantinople de 553 dans son ouvrage Chronicon (éd. de Boor, Teubner, vol2.)
Justinien souhaitait condamner les dogmes d’Origène, de Didyme et d’Evagre sur la préexistence des âmes, la métempsycose, l’interprétation allégorique du paradis et d’Adam. L’empereur y dénonçait le danger de telles doctrines qui se répandaient parmi les moines de Jérusalem et jugeait impie Pythagore, Platon et Origène.

Origène considérait que toutes les âmes avaient la même origine « unies dans la contemplation de la Trinité » et que si le Salut existait, la chute avait de même dû exister.
 Les âmes se seraient, par une sorte « d’appesantissement ou satiété », éloignées plus ou moins de Dieu.       
Sa large et complète compréhension de la nature de l’esprit est étonnante car ne reposant que sur son étude des textes bibliques et de recherches auprès des communautés juives et judéo-chrétiennes d'Egypte et de Syrie.

 Nous pouvons en déduire l’ampleur des remaniements qu’ils ont  pu subir par la suite et la profondeur de l’amnésie générale qui a affecté  le corps de l’Eglise tout entier.

Origène avait aussi conscience des différents plans d’énergie existant dans l’univers et procurant à l’entité diverses possibilités de lieu et de  niveau d’incarnation :
 « La différence entre les esprits, notamment entre les anges et les âmes, ne provient donc pas d’une différence de nature, mais d’une diversité de disposition intérieure, qui se manifeste par une matérialisation plus ou moins grande. Ainsi la matière n’est pas la cause de la chute des esprits, elle n’en est que la conséquence. »

Origène concevait que Dieu ait créé différents mondes correspondant aux diverses dispositions et qualités spirituelles des âmes pour leur permettre de s’incarner et de retrouver, dans l’épreuve, leur pureté originelle.
Il analysait la création divine de l’univers comme un moyen pour l’entité de vivre librement sur différents plans d’élévation spirituelle, chaque entité recevant un corps plus ou moins « épais » selon sa situation plus ou moins proche de la conscience divine ou démoniaque.
« Les anges éclairent notre décision et nous aident à vaincre l’ennemi. Leur rôle est prépondérant dans la cité des âmes moyennes, toujours placées entre le bien et le mal » Com. de la genèse Tome III
 Il élargissait ainsi la conception limitée de l’Eglise contemporaine sur la chute originelle et  sur l’unique possibilité de rédemption de l’entité par la compréhension que la purification des esprits  ne pouvait s’accomplir par un seul séjour dans le « monde sensible. Le cheminement de l’âme dans les différents mondes devait se perpétuer vie après vie jusqu’à l’obtention de leur perfection originelle.
« Dieu organise toutes choses selon les mérites et les progrès de chacun » Traité des principes, I,8,4 (11)

Origène expliquait que toute la création avait été organisée en fonction des mérites de chacun et de sa diversité et que toutes les créatures douées de raison avait reçu la liberté de progresser ou de déchoir par négligence. Il exposa ainsi la notion fondamentale de « libre arbitre » permettant à l’âme de choisir de vivre indépendamment de Dieu.

Les flammes de l’enfer représentaient pour lui la métaphore des conséquences de nos péchés qu’il appuya par le commentaire du verset d’Esaïe 50,11 « Allez dans la lumière de votre feu et dans la flamme que vous avez allumée pour vous-mêmes »

« Au temps voulu tout cet assemblage de fautes entre en ébullition et devient supplice, ensuite la conscience se rappelle, grâce à la puissance divine, toutes les actions dont il avait imprimé en lui les empreintes, il verra exposé devant ses yeux l’histoire de chacun des crimes qu’il a accompli... La conscience est piquée par ses propres aiguillons et devient sa propre accusatrice et son propre témoin. » Traité des principes (11)

Origène était avant tout un exégète, un grand penseur et chercheur de vérité. Il reconnaissait lui-même avoir présenté avant tout un travail de réflexion et de recherche et que certains points doctrinaux ne possédaient pas de réponses certaines. Il pouvait ainsi présenter plusieurs hypothèses sur un même point philosophique sans trancher définitivement.

 Ses nombreuses analyses et interprétations des textes bibliques ne pouvaient plaire à Justinien qui s’opposait à toute forme d’hérésie, de liberté de pensée et de réflexion et surtout à toute liberté de choix et de conscience.
Son règne, faisant suite à plus de trois siècles de répressions religieuses depuis Septime Sévère, n’a pu  aboutir qu’à un lourd appauvrissement de la pensée chrétienne.

 Malgré tous les remaniements qu’ont pu subir les textes bibliques, nous pouvons y relever cependant de nombreux passages exprimant et décrivant clairement la nature exacte de l’âme spirituelle:
« Il en sera ainsi lorsque les morts reviendront à la vie. Quand le corps est mis en terre, il est mortel ; quand il reviendra à la vie, il sera immortel. Quand il est mis en terre (analogie avec la graine), il est laid et faible ; quand il reviendra à la vie, il sera beau et fort. Quand il est mis en terre, c’est un corps matériel ; quand il reviendra à la vie, ce sera un corps spirituel. Il y a un corps matériel, il doit donc y avoir un corps spirituel » I, corinth. 15, 42-44

Origène interprétait ce verset comme le fondement de sa démonstration de la nature distincte du corps et de l’esprit. Le grain que la main du semeur jette en terre semble mourir et se dissoudre dans les éléments. Mais aussitôt sa raison séminale, sa vie invincible, se développe aux confins de la mort. Il perce la matière qui l’entoure.
Il grandit, il élève vers le ciel sa tige et son épi. Cette mort triomphante était pour Origène le principe même de la résurrection.

« Mais nous désirons avant tout lui plaire, que nous demeurions dans ce corps ou que nous le quittions. Car nous devons tous comparaître devant le Christ pour être jugés par lui, afin que chacun reçoive ce qui lui revient, selon ce qu’il aura fait en bien ou en mal pendant qu’il était dans son corps. Et de même que nous avons ressemblé à l’homme fait de terre (issu de la matière), de même nous ressemblerons à celui qui est du ciel ( dans un corps spirituel).
Je (Paul) l’affirme, frères, la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité » (Corinthiens 15 : 49-50)

« Nous savons, en effet, que si la tente dans laquelle nous vivons -c’est à dire notre corps terrestre - est détruite, Dieu nous réserve une habitation dans les cieux, une demeure qu’il a faite lui-même et qui durera toujours » II,Corinth.5,1.2.

L’âme est décrite comme entité distincte du corps et non comme un état purifié du corps physique et de l’entité, cette distinction entre le corps et l’esprit est ici clairement définie. L’éternité de l’âme n’est pas le seul fruit de la libération, mais la qualité intrinsèque de tout individu. Seul l’héritage du royaume céleste reste la destination ultime de l’âme libérée.

« Maître, nous savons que Dieu t’a envoyé pour nous enseigner ; car personne ne peut faire des miracles comme tu en fait si Dieu n’est avec lui. »
Jésus répondit : « Je te le déclare, c’est la vérité : Personne ne peut voir le Royaume de Dieu s’il ne naît pas de nouveau »
Nicodème lui demanda : « Comment un homme déjà âgé peut-il naître de nouveau ? Il ne peut pourtant pas retourner dans le ventre de sa mère et naître une seconde fois ?
Jésus répondit : « Je te le déclare, c’est la vérité : personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s’il ne naît pas d’eau et de l’Esprit. Ce qui naît d’un père humain est humain ; ce qui naît de l’esprit est esprit. Ne soit pas étonné parce que je t’ai dit :
«Vous devez tous naître de nouveau. Le vent souffle où il veut ; tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va.
Voilà ce qui ce passe pour tout homme qui naît de l’Esprit. » JEAN III-2.9
Cet extrait définit parfaitement le processus de la réincarnation concernant tous les êtres vivants et constituant un cheminement obligé pour élever l’âme vers les hautes sphères. Ces paroles rejoignent l’esprit des enseignements du Corinthien où il est dit que seule l’âme pure retourne auprès de son Seigneur car «la corruption ne peut hériter de l’incorruptibilité».

Sous une forme encore un peu énigmatique bien que très claire si l’on y voit ici décrit le processus de la réincarnation, Jésus déclara à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt (en reprenant naissance); et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais (il aura droit à la vie éternelle)» Jean VI -25

L’homme d’église ne veut pas séparer le corps et l’esprit, pourtant il est très clairement décrit ici que seul l’esprit induit la vie et se distingue du corps.

« C’est l’esprit qui donne la vie ; la chair ne sert de rien » Jean VI -63
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme » Mat.X-28

« Les hommes et les femmes de ce monde se marient ; mais les hommes et les femmes qui sont jugés dignes de revenir de la mort à la vie et de vivre dans le monde à venir ne se marient pas. Ils ne peuvent plus mourir, ils sont pareils aux anges. Ils sont fils de Dieu, car ils sont revenus à la vie. Moïse indique clairement que les morts reviendront à la vie. Dans le passage qui parle du buisson d’épines, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, Dieu est le Dieu d’hommes vivants, et non de morts ; car tous sont vivants pour lui. » LUC 20 ; 34-38

Le philosophe américain Francis Bowen de Harvard remarque dans son ouvrage «Métempsycose chrétienne» que si les traducteurs des textes bibliques ont cherché à expliquer ces assertions ( plutôt évidentes et directes) d’une façon si métaphorique et si peu naturelle, cela prouverait l’existence d’un préjugé invincible contre la doctrine de la transmigration des âmes.
Le prophète Elie vécut probablement au 9ème siècle avant notre ère. Quatre siècles plus tard, Malachie inséra la prophétie suivante dans les dernières lignes de l’Ancien Testament.
« Voici, je vous enverrai Elie le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, grand et redoutable. » (Malachie 4 ; 5)

Le premier livre du Nouveau testament, l’Evangile selon Matthieu, parle trois fois de cette prophétie et les trois autres Evangiles sept fois. On notera dans les remarques des disciples de Jésus citées dans les versets qui suivent que le retour d’Elie et de plusieurs autres prophètes hébreux des temps passés suscitait à la fois spéculation et approbation générale de la part des Juifs.

« Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: « Que disent les gens à mon sujet ? » Ils répondirent : «Certains disent que tu es Jean-Baptiste, d’autres disent que tu es Elie, et d’autres encore disent que tu es Jérémie ou un autre prophète. » (Matthieu 16, 13-14)

« Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le fils de l’homme revienne à la vie après sa mort. » Puis les disciples demandèrent à Jésus : «Pourquoi les maîtres de la loi disent-ils qu’Elie doit venir d’abord ? » Il leur répondit : « Elie doit en effet venir et tout remettre en ordre. Cependant Elie est déjà venu, les gens ne l’ont pas reconnu mais l’ont traité comme ils l’ont voulu. C’est ainsi que le Fils de l’homme lui-même sera maltraité par eux. » Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean-Baptiste » (qu’Hérode avait fait décapiter).(Matthieu 17, 9-13)

Les disciples de Jésus avaient certainement connaissance de la possibilité de reprendre naissance pour purger ses fautes lorsqu’ils questionnèrent Jésus au sujet d’un enfant aveugle de naissance.
Ils lui demandèrent :
« Qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle? » (Jean IX,2)
On ne peut que conclure que les disciples de Jésus pensaient à la réincarnation, car si l’enfant était aveugle de naissance, il n’avait évidemment pas pu pêcher dans cette vie. C’était donc une occasion unique pour Jésus de détruire une fois pour toute la notion de réincarnation, mais il n’en fit rien ! Il répondit simplement que l’homme souffrait parce qu’il était destiné à retrouver la vue grâce au Christ, « afin que les oeuvres de Dieu soit manifestées en lui » (Jean IX,3)

Le Christ nous offre un autre exemple lorsqu’il prévient que « ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » Matthieu XXVI,52
Une telle vérité ne peut se révéler universelle, comme doivent l’être toutes les paroles de Jésus, que si nous vivons plusieurs vies au cours desquelles nous récolterons le fruit de nos actes, car de nombreux criminels meurent paisiblement dans leur lit !
On trouve une allusion semblable dans Marc (X, 28-31), où sont énumérées tant de récompenses qu’elles ne pourraient être accordées que difficilement  en une seule vie :
« Pierre dit à Jésus :
Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi.
Jésus répondit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père ou ses enfants ne reçoivent au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions, et dans le monde à venir, la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers. »
Il demeure certain que toutes ces récompenses ne sauraient être accordées en une seule existence ou incarnation. Le principe de la réincarnation entraînant vie après vie des situations changeantes et parfois opposées est ici effleuré : Une vie aisée et glorieuse pourra être, dans la suivante, vécue dans la pauvreté et la solitude.
C’est pourquoi, en plus de leur signification spirituelle évidente, les paroles solennelles de Jésus, « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3,3) devraient être acceptées dans leur sens purement littéral.

Nous pourrons ainsi conclure cette étude biblique par cet extrait de la lettre de Paul aux Corinthiens « Lorsque ce qui est mortel se sera revêtu de ce qui est immortel ; et que ce qui meurt se sera revêtu de ce qui ne peut pas mourir, alors se réalisera cette parole de l’Ecriture :
« La mort est détruite (Fin du cycle des morts et des renaissances) ; la victoire est complète ! »      
« O mort, où est ta victoire ?
O mort où est ton pouvoir de blesser ? »
La mort tient du péché son pouvoir de blesser, et le péché tient son pouvoir de la loi. Mais loué soit Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! »


2 - LE JUDAISME


Bien que les chrétiens n’acceptent pas clairement le concept d’immortalité de l’âme pour chaque individu, le judaïsme y adhère totalement.
L’histoire du judaïsme commence avec l’exil auquel suivra sa rencontre avec des cultures et des religions différentes. Cette particularité de son histoire provoquera à la fois une ouverture de sa foi vers une pensée plus universelle et dans le même temps des tendances plus particularistes et séparatistes dans le souci de pureté rituelle et d’observation rigoureuse de sa tradition.
Cette fragmentation apparaîtra en pleine lumière au premier siècle avant J.C. par la composition de nombreux écrits (Apocryphes) où les diverses tendances expriment leurs convictions religieuses.
Les thèmes et observances  communes de la vie spirituelle juive seront l’engagement de fidélité et de pureté envers Dieu, l’observation de la loi et des commandements, la pratique de la prière  et l’étude de la Torah.
La Torah doit, selon la tradition, être interprétée à chaque génération afin d’en révéler toute sa richesse  dans ses moindres détails et mettre en valeur le sens profond de l’écriture divine.

Selon ce même principe d’approfondissement de la connaissance, se développera au fil des siècles une mouvance ésotérique et mystique dans la tradition juive.
La pensée cabalistique

Certaines influences diverses telles que la pensée néoplatonicienne et les philosophies  musulmanes présideront à l’éclosion de la pensée cabalistique.
La cabale désigne alors l’ensemble des doctrines ésotériques du judaïsme ainsi que le mysticisme juif dans son ensemble.
Elle englobe à la fois un mouvement de pensée mystique du divin et une interprétation de l’écriture sainte, la Torah. Elle est étudiée principalement par les communautés juives orientales et hassidiques.
« A leurs yeux, ils sont les dépositaires d’un ensemble de conceptions et de clés interprétatives dont la source n’est autre que ce qu’ils dénomment la « sagesse primordiale » d’où découlent toutes les religions, toutes les doctrines et toutes les sciences ».C. Mopsik (12)

Les origines de la Cabale demeurent obscures ; les documents anciens et médiévaux originaux des premiers écrits de la cabale sont très rares et seule, une infime partie a été imprimée.
Cette tradition, ayant laissée quelques traces dans l’antiquité, ne se révélera au grand jour qu’à partir du XII ème siècle.
Parmi les ouvrages issue de la pensée cabalistique se distingue, « Le Zohar » vraisemblablement rédigé au XIIIème  siècle par Moïse de Léon et ses compagnons cabalistes Castillans. Cet ouvrage regroupe une multitude de dialogues, analyses et commentaires des écritures saintes couvrant le Pentateuque et divers courts traités. Son succès retentissant en fit un ouvrage de référence.
Un personnage éminent de ce courant fut Rabbi Moïse Ben Nahman (Nahmanide), autorité rabbinique et chef d’une communauté en Catalogne avant son départ définitif en Palestine. Il fut un exégète de la Bible dont la lignée contribuera à la réalisation du Zohar, un des premiers ouvrages expliquant les enseignements de la Cabale hors des cercles restreints  et d’en révéler ses secrets. Ce livre sera reconnu comme l’expression la plus authentique et autorisée de la Cabale et deviendra un ouvrage de référence.

« Les âmes doivent réintégrer la substance absolue d’où elles sont sorties. Toutefois, pour cela, elles doivent développer toutes les perfections, dont le germe se trouve en elles. Si elles ne satisfont pas à cette condition durant une vie, elles doivent en commencer une deuxième, une troisième et d’autres encore, jusqu’à ce qu’elles aient rempli les conditions qui leur permettront de s’unir à nouveau avec Dieu. » Le Zohar (13)
Les cabalistes acceptent par tradition et par foi la métempsycose comme un processus qui justifie la souffrance du juste par les péchés commis dans une vie antérieure et la prospérité du méchant à des actes de vertus accomplis dans un passé lointain.
 « A chaque injustice que l’homme commet, il arrache des étincelles divines de son âme et retarde son ultime perfectionnement. » (12)
Ce fondement dote nécessairement l’homme d’un libre-arbitre, d’une liberté d’action influant en bien ou en mal sur son évolution.
Le thème de la transmigration avec ses multiples aspects et particularités reste flou, multiple et suscite de nombreux débats partagés. Certaines thèses de la Cabale admettent que l’âme puisse passer aussi dans des corps d’animaux tandis que certains écrits comme le Bahir n’en parleront pas du tout.
 Gilgul est le terme hébreu désignant la « transmigration des âmes » ; Ce thème se répandit à partir du IIème siècle dans quelques cercles mystiques juifs et chrétiens et se développa plus ouvertement  dans la Cabale où de nombreuses paraboles bibliques furent expliquées en terme de transmigration.
«Bien que certains soulignent plus particulièrement l’aspect de justice de la transmigration, et d’autres l’aspect de miséricorde, elle a toujours eu pour objet la purification de l’âme et la possibilité, lors d’un nouveau jugement, d’améliorer ses actes. » (14)
Le Bahir conçoit que la transmigration puisse se prolonger durant mille générations, tandis que la Cabale espagnole la limite à trois. De même, le passage en enfer pour expier ses fautes avant une nouvelle naissance sera aussi objet de désaccord entre ces deux textes.
« De même qu’est donné à l’âme un habit (le corps) dont elle revêt pour pouvoir subsister en ce monde-ci, de même lui est donné un vêtement de splendeur suprême pour pouvoir subsister dans ce monde-là et pour voir le « Miroir éclairant » au sein de la « terre des vivants » -NOAH.66a (13)

" Aussi longtemps qu'une personne ne parvient pas à atteindre ses objectifs dans ce monde, le Saint, Béni soit-Il, la déracine et la replante autant de fois qu'il faut. " (Zohar I 186b)

 « Toutes les âmes sont sujettes à la réincarnation; nul ne connaît les voies du Saint, Béni soit-Il! Les gens ne savent pas qu'ils sont présentés devant le tribunal avant d'entrer dans ce monde et une fois qu'ils l'ont quitté; ils ignorent qu'ils doivent subir beaucoup de réincarnations et de travaux secrets et que, complètement dépouillés, de nombreuses âmes et une infinité d'esprits errent dans l'au-delà sans pouvoir pénétrer sous le voile du Palais du Roi. Les hommes ne sont pas conscients que les âmes virevoltent comme des cailloux lancés par une fronde. Mais le temps sera proche quand on découvrira tous ces mystères » (Zohar II 99b)

De nombreuses histoires dans le folklore juif s’avèrent similaires aux révélations issues de cercles spirites médiumniques.
Un esprit malin ou une âme perdue peut s’attacher à l’âme d’une personne incarnée, provoquer des troubles mentaux ou parler par sa bouche. Cette manifestation provoquant des troubles est appelée « Dibbuk ». Ce phénomène est aussi décrit dans la littérature talmudique et dans la Cabale où il prendra la dénomination d’esprit malin ou « Ibbur ». Ces âmes ne sont pas autorisées à transmigrer à cause de l’importance de leurs péchés et cherchent refuge dans le corps de personnes vivantes. L’exorciste est décrit dans la littérature cabale comme possédant le pouvoir de chasser les Dibbuk, de racheter leurs fautes en les guidant vers d’autres plans.

 Un aspect non négligeable de la définition de la nature de l’âme dans la Cabale est la conception de sa nature androgyne originelle.
« L’âme doit retrouver son unité première, celle qui était la sienne avant qu’elle ne soit séparée, lors de sa descente, en deux parties sexuellement différenciées. Pour les cabalistes, cette restauration n’est réalisable que par un mariage heureux, retrouvailles des parties masculine et féminine séparées » (12)
La quête de l’âme sœur sera ainsi un sujet de prédilection dans leurs écrits.


Dieu et le monde divin dans le Zohar

Qualifié d’insaisissable, de néant ou d’infini, le monde divin est constitué d’émanations divines  nommées Séfirots. Elles sont considérées comme les instruments d’action  du Créateur  :
« De même que l’âme n’accomplit pas ses désirs en agissant activement si ce n’est par l’intermédiaire des organes du corps, ainsi en va-t-il en haut, où la Chekhinah (Présence du Divin) est l’âme de tous ces degrés et ceux-ci sont ses organes et ses instruments d’action lui permettant d’intervenir sur les êtres d’en bas par leur médiation. » (15)
Le monde d’en bas est ainsi qualifié d’impermanent soumis à la volonté du Suprême.  Les Séphirots se manifestent sous deux aspects : une structure anthropomorphe et duelle (féminin – masculin). Ce sont des formes spirituelles subtiles dont le niveau de spiritualité dépasse de beaucoup celui des anges.
Ce monde divin est semblable à un corps gigantesque où chaque organe possède un nom propre associé à des anges spécifiques.
Les cabalistes s’interdisent de nommer Dieu, de spéculer de quelque manière sur Sa personne. Ils considèrent cependant que l’homme a été façonné à son image bien que celle-ci ne soit pas pourvue d’organes d’action limités dans l’espace et le temps.
Un point fondamental de l’enseignement du Zohar est l’existence d’une correspondance absolue entre les mondes d’En-haut et les mondes d’En-bas. L’homme n’est pas seulement guidé par des forces supérieures mais peut aussi y exercer une influence.
La doctrine du Gilgul, de la métempsycose, de la pluralité des puissances divines et  l’existence d’une hiérarchie dans le monde angélique font de la pensée cabalistique, une mystique très proche de la pensée védique.






3 - LES ECRITURES CORANIQUES



Nous pouvons relever dans le Coran des enseignements qui expriment clairement la distinction entre le corps et l’âme immortelle ; le processus de la réincarnation est cependant occulté bien que parfois sous-entendu :
« Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu, vous qui étiez morts et à qui il a rendu la vie, qui vous fera mourir, qui plus tard vous fera revivre de nouveau, et auprès duquel vous retournerez un jour? » Sourate II Verset 28 (16)

Je n’ai trouvé cette allusion à la réincarnation qu’une seule fois  dans le Coran. Mais la difficulté essentielle de connaître la véritable bonne interprétation de cet ouvrage vient de la complexité même de la langue qui pour un même mot peut revêtir de multiples significations.
Dans une autre version du Coran ce verset sera traduit ainsi :
« Comment pouvez vous ne pas croire en Dieu ? Il vous a donné la vie, alors que vous n’existiez pas. Il vous fera mourir, puis il vous ressuscitera et vous serez amenés à lui. » (17)
Cet exemple montre à quel point nous pouvons réduire le message d’un prophète à la seule interprétation subjective de l’homme.
 Le message essentiel du Coran reste une continuelle mise en garde envers les incroyants et les adorateurs de plusieurs Dieux. Le ton est dur et ne propose que peu d’allégeance.
Le rachat de ses fautes semble impossible, la seule porte de sortie pour l’âme imparfaite est la Géhenne pour l’éternité. Ce terme apparaît soixante-dix-sept fois dans le Coran auquel s’ajoute d’autres expressions qui caractérisent le châtiment réservé aux damnés telles que le feu, le brasier et la fournaise près de cent-cinquante fois !

« Lorsque la mort approche de l’un-d’eux, il dit :
        - Monseigneur ! Qu’on me renvoie sur la Terre, peut-être, alors accomplirais-je une oeuvre bonne parmi les choses que j’ai délaissées »
        -Non ! »
« Ceux dont les oeuvres seront légères : Voilà ceux qui se seront eux-mêmes perdus. Ils demeureront immortels dans la Géhenne ; le feu brûlera leurs visages et leurs lèvres seront tordues » S. XXXIII, 99-100

 Si l’on prend cette mise en garde au pied de la lettre, l’enseignement semble contradictoire, voire même monstrueux, si l’âme ne peut profiter de son immortalité pour expier ses fautes. Une seule vie semble bien courte pour obtenir la perfection.
Pourquoi devrait-on connaître l’enfer, la punition pour l’éternité si aucune rédemption n’est possible ? Cela semble en totale contradiction avec ce verset répété plus d’une cinquantaine de fois dans le Coran :
« Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux», de même que « Nous n’imposons à chaque homme que ce qu’il peut porter  » S. XXIII,62
A l’inverse du christianisme où le concept d’une âme immortelle et distincte du corps laisse quelques sceptiques, le Coran semble être clair sur ce point.

Le verset qui suit est intéressant car il décrit clairement l’âme comme distincte du corps et pouvant aussi lors du sommeil s’en éloigner :
« Dieu accueille les âmes au moment de leur mort ; il reçoit aussi celles qui dorment, sans être mortes. Il retient celles des hommes dont il a décrété la mort. Il renvoie les autres jusqu’à un terme irrévocablement fixé » S.XXXIX-42







4 - LE BOUDDHISME


Le bouddhisme plaît beaucoup de nos jours car il n’exprime pas ce que toutes les autres religions décrient haut et fort soit la notion d’un Dieu limité à Son nom, à un texte, à Son représentant exclusif. Au regard de toutes les violences, guerres et fanatisme aveugle engendrés par les religions des hommes, les philosophies impersonnalistes rassurent.
La seule ambiguïté de leur démarche semble être la finalité proposée.

La perfection serait d’atteindre l’état de Samadhi, l’éveil, se fondre dans le tout, le Bramajyoti et ainsi rompre avec l’illusion de ce monde ;  mais pour rejoindre quoi ?

Bien que le bouddhisme ait établi ses lois au regard du Veda, sa perception de l’au-delà reste obscure. La notion du Divin est occultée dans de nombreuses branches du bouddhisme.
Son principe de base est de vaincre le samsara, le cycle des morts et des renaissances, en abolissant l’action et la pensée car seul le non-agir permettrait de se libérer du karma et de ses conséquences.
Le paradoxe cependant de son dogme (et qui l’a éloigné de ses enseignements de référence) est la conception de l’inexistence du Moi tout en prônant l’existence de la transmigration et de vanter les mérites de la vertu. Le tout en considérant que tout est illusion !

Certains définiront le bouddhisme comme un dogme impersonnaliste voire même nihiliste, d’autres, plus prudents, comme une philosophie agnostique, et compareront le nirvana, non pas comme une extinction de l'ego, mais comme une forme d’immortalité.

Afin d’éviter une trop lourde comparaison des différentes traditions bouddhistes, nous nous intéresserons principalement aux origines de cette pensée dont les racines s’imprègnent de la culture védique.

IV - LA CONNAISSANCE UNIVERSELLE DU VEDA



         En occident, trois grands courants de pensée dominent, le christianisme, le bouddhisme et l’islam.
         La culture védique qui imprègne une grande partie de l’Asie est peu présente dans notre culture générale mis à part quelques cercles d’initiés et les pratiquants des différents échelons du Yoga. L’intérêt de l’étude de ces textes est la clarté de leur message sur la nature réelle de l’âme. Celle ci est décrite sans ambiguïté. Les textes védiques nous offrent des réponses claires et intelligibles sur de nombreux sujets métaphysiques et spirituels et sont dotés d’une étonnante universalité.

         Le Véda* fut à l’origine, selon la tradition, un enseignement divin transmis oralement aux premiers êtres créés de notre univers vivant sur différentes planètes du cosmos. Des êtres chargés d’administrer notre planète, les Manus*, ont retransmis ce savoir aux souverains de la Terre. Ce savoir transmis oralement de génération en génération a ensuite été mis par écrit afin d’éviter qu’il soit modifié ou oublié. En effet, avec l’approche de «l’âge de Kali*», âge où l’homme se verra déchoir dans la luxure et la concupiscence, l’intelligence et la mémoire de l’homme s’amenuiserait considérablement.

         Kali incarne une déesse personnifiant l’ère de la déchéance commencée il y a plus de 5000 ans après le départ de l’avatar Sri Krisna de ce monde. Dans cet âge, vu la condition lamentable dans laquelle ont chu les hommes, le Seigneur leur accorda une faveur particulière : On ne devient coupable de péché que si la faute est commise en action  et non pas en pensée ou avec la parole.
         Dans les autres âges, le simple fait de penser à une activité coupable telle le mensonge, le meurtre ou le vol … en entraînait de suite les conséquences. Dans l’âge actuel, cette règle est presque inversée dans le sens que l’on obtient le résultat (karma*) des actes de vertu rien qu’en y pensant.

         Afin  que ce savoir universel du Veda ne soit perdu, Srila Vyasadeva*, « l'avatar écrivain » le retransmit d’une manière plus adaptée à la conscience des hommes vers trois mille ans avant J.C.
         Il compila les quatre Vedas - Le rig, le Yajus, l’Atharva* et le Sama* - à partir du Véda originel afin d’en rendre la portée plus facile. Chaque section fut confiée à un sage pour la propagation de son message. Cependant, Vyasa estimait son oeuvre incomplète et prit conscience de l’importance d’éclairer l’humanité avec un enseignement et un savoir révélant les principes fondamentaux de la matière et de ses origines divines.
        
         « Le dix-septième Avatara fut Sri Vyasadeva, apparu dans le sein de Satyavati, l’épouse de Parasara Muni. Constatant le déclin de l’intelligence des hommes dans leur masse, il divisa le Veda originel en plusieurs branches et sous-branches » Srimad Bhagavatam 1er Chant Chap.3 Verset 21 (18)

          Il écrivit ou du moins retransmit un savoir étoffé d’enseignements et de récits divers de grands maîtres, rois ou divinités.
         La tradition lui attribut l’enseignement du Mahabharata (au sein duquel se trouve la  Bhagavad Gita*) , les Puranas, le Védanta - Sutra, et le Srimad Bhagavatam ou Bhagavat -Purana.
         Tous ces récits font partis désormais de l’héritage culturel de l’Inde et se transmettent de génération en génération.

         Mahatma Gandhi, qui s’est fait l’apôtre de la tolérance et de la non-violence, avait puisé dans les enseignements de la Bhagavad-gita toute la force et la conviction nécessaires à la lutte pour la liberté de son peuple.
« Je puise dans la Bhagavad-Gita un réconfort que je ne trouve pas ailleurs. Quand le découragement m’assaille, et que dans ma solitude, nul rayon de lumière ne m’éclaire, je consulte la Bhagavad-Gita. Un verset pris au hasard me redonne le sourire lors de tragédies écrasantes - ma vie ne fut qu’une suite de tragédies extérieures - et si celles-ci n’ont laissé sur moi aucune trace visible, indélébile, c’est à l’enseignement de la Bhagavad-Gita que je le dois. »
Sa vision de la religion était une : l’homme dans son imperfection et sa diversité de conscience devait, selon lui, accepter aussi la pluralité de la foi, dans la tolérance et l’ouverture.

 « L’ahimsa nous enseigne à conserver, pour la foi religieuse d’autrui, le même respect que nous accordons à la nôtre (...) Si nous étions parvenus à la pleine vision de la Vérité, nous ne serions plus des chercheurs, nous serions devenus un avec Dieu, car la Vérité est Dieu (...) Si nous considérions sans partialité toutes les religions, non seulement nous n’hésiterions pas à mêler à la nôtre tous les caractères désirables des autres, mais encore nous estimerions que c’est pour nous un devoir.
Alors la question se pose : pourquoi tant de foi différentes ? L’Ame est une, mais les corps qu’elle anime sont nombreux. (...) De même qu’un arbre n’a qu’un seul tronc, mais beaucoup de branches et de feuilles, de même il n’existe qu’une seule religion vraie et parfaite, mais elle devient multiple en passant par l’intermédiaire de l’homme. La religion unique est au-delà du domaine du langage.
Des hommes imparfaits ne peuvent l’exprimer que dans le langage dont ils disposent, et leurs paroles sont interprétées par d’autres hommes également imparfaits. (...) Toutes reposent sur des bases communes. Toutes ont produit de grands saints. » (19)
« Le Dieu des Musulmans est-il autre que le Dieu des Hindous ? Les religions sont comme des routes différentes convergeant vers un même point. Qu’importe que nous empruntions des itinéraires différents, pourvu que nous arrivions au même but. Quelle raison aurions-nous donc de nous quereller ? » (19)






1 -  SA DEFINITION DE LA DIVINITE


         La première caractéristique de la tradition hindoue est l’existence d’un être suprême et d’une multiplicité de demi-dieux (dévas).
         L’hindouisme est souvent considérée superficiellement comme une religion polythéiste. Mais si nous approfondissons son étude, nous pouvons clairement entrevoir la croyance en un être suprême dont toutes les autres formes de vie émanent. Cette conception d’une source divine unique n’est, cependant, pas limitée à une seule apparence. Elle peut  être multiple de même que ses énergies, émanations et prophètes.
Toute la diversité des divinités adorées n’est en fait que le miroir de la toute puissance du créateur et de sa multiplicité dans l’unité
« Ni les multitudes de devas, ni les grands sages ne connaissent Mon origine, car en tout, Je suis des uns comme des autres la source » B.G.X-2 (4)

« Aham (Je) sarvasya (de tout) prabhavah (source de la création) mattah (de moi) sarvam (tout)  pravartate (émane) - Je suis la source de toute la création, de moi tout émane » B.G.X.8 (4)

La Bhagavat-Gita nous révèle clairement cette approche du divin, les raisons de son avènement et de ses multiples apparitions:

« Je demeure non né, et Mon Corps, spirituel et absolu, ne se détériore jamais. Je suis le Seigneur de tous les êtres. Et pourtant, Je descends dans cet univers à intervalles réguliers.
Chaque fois qu’en quelques endroits de l’univers, la spiritualité voit un déclin et que s’élève l’irréligion, je descends en personne.
J’apparais d’âge en âge afin de délivrer Mes dévots, d’anéantir les mécréants, de rétablir les principes de la spiritualité. » (Chap.IV 6-9) (4)
La même affirmation est reprise dans le Bhagavat Purana, chant 1 chapitre 10 Verset 25 :
« Chaque fois que des rois, ou dirigeants, sombrent au plus bas de l’existence matérielle, le Seigneur apparaît  dans sa forme spirituelle et montre sa puissance suprême. Il établit la vérité, trace la voie juste, accorde sa grâce aux croyants et accomplit des actes glorieux. Il se manifeste ainsi sous diverses formes sublimes, selon les besoins du temps, en différents âges. » (18)

Le créateur affirme ainsi lui-même qu’il se manifeste régulièrement dans cet univers de par Sa propre volonté et par la mise en oeuvre de Ses propres puissances.
Son but n’est pas de créer une nouvelle religion, un nouveau dogme mais d’en rétablir ses principes.
Il voit ainsi d’un même oeil toute personne sincère pratiquant la voie du service de la dévotion :
« Tous suivent ma voie, d’une façon ou d’une autre  et selon qu’ils s’abandonnent à moi, en proportion je les récompense» B.Gita IV ; 11 (4)

Ainsi, confirmant ce même état d’esprit d’universalité, Bouddha est considéré dans le Bhagavat Purana comme une manifestation directe du Divin en personne, Lequel apparaît au début de chaque Kali-Yuga * :
« Au début de l’âge de Kali, le Seigneur apparaîtra sous la forme de Bouddha, le fils d’Anjana, dans le district de Gaya, à seule fin d’égarer ceux qui jalousent les fidèles. » S.B.Chant1 Ch.3 Verset 24 (18)
Le second ordre d’entités déployé par le Divin consiste en l’ensemble des dévas, anges ou demi-dieux, les êtres des dimensions intermédiaires et inférieures.

Nous pouvons observer en Inde l’adoration des « demi-dieux » tels Indra*, Ganesh, Kali. … lesquels semblent être adorés sur un même plan que le  Seigneur lui-même.
 Les Hindous recherchent auprès de ces dévas et de leur adoration non pas l’éveil spirituel mais l’obtention de bienfaits matériels tels que la santé, l’opulence ou la force.
Celui qui désire de bons enfants dédiera un culte aux Prajapatis, le bonheur matériel, il adorera Durgadevi, pour une longue vie, le déva Sadhya, des traits physiques charmeurs s’obtiendront en consacrant un culte aux gracieux habitants de la planète gandharva*... Il existe ainsi pour ceux qui souhaitent diverses perfections, diverses voies d’adoration.
L’hindouiste, non instruit dans les enseignements de base du védanta, qui sépare La Divinité originelle de ses émanations, aura malheureusement la fâcheuse tendance à représenter sa conception de la Divinité sous une forme définie.  Le danger est d’oublier qu’une statue, une image dédiée à la Divinité ne reste qu’un support à la pratique d’actes dévotionnels et  ne doit aboutir à limiter Sa puissance à une seule manifestation.
L’interdiction dans les traditions judéo-chrétiennes de représenter la Divinité sous quelque forme que ce soit n’est que la conséquence logique d’une telle possibilité de déviation.

Les Védas distinguent donc deux grandes catégories d’entités  émanant du Créateur  : Ses émanations directes (Visnu-tattva), objets de service et d’adoration, et   Ses parties intégrantes (les jiva-tattva*) distinctes de Lui-même, et destinées à  Le servir.
Tous les dévas* (demi-dieux) et les êtres humains appartiennent à la catégorie des jiva-tattva.
Les Visnu-tattva sont des manifestations divines qui ne font qu’un avec leur source, seuls leurs apparences et pouvoirs respectifs changent.
Parmi eux se distinguent la catégorie des  Avataras qui ne manifestent des pouvoirs divins qu’en fonction des besoins du temps et du lieu et afin d’accomplir une mission particulière.
Dans un sens plus général, l'Avatar désigne un représentant de Dieu venu rétablir les principes de la religion.
Sri Krsnadasa Kaviraja, auteur du Caitanya Caritamrita (15ème siècle Après J.C.) nous donnent une définition concise de l’Avatar :
« Lorsque sous une forme donnée, le Seigneur « descend de son royaume » pour se manifester dans l’univers matériel, on l’appelle un avatar. Toutes ses émanations résident éternellement dans le monde spirituel, le royaume de Dieu, et prennent le nom d’avatar lorsqu’elles descendent dans l’univers matériel. » (20)

Les avatars se manifestant spécifiquement dans chacun des âges ou Yugas sont nommés les « Yugas-avataras » et prennent une carnation différente, respectivement blanche, rouge, noire et jaune. (S.B.Chant1 Chap.3V.6) (18)

Cette tradition séparant deux catégories distinctes d’émanations divines peut être mise en parallèle avec les révélations d’Edgard Cayce. Il mentionna, lors de ses lectures médiumniques sous hypnose, la création par Dieu d’hommes de race pure (Les Fils de Dieu) chargés d’épurer une race plus vile ayant pris précédemment incarnation sur la Terre nommée Les Fils de l’Homme :
« Les Fils de Dieu, dans leurs cinq catégories raciales distinctes, avec une pigmentation de la peau blanche, noire, brune, rouge ou jaune, construisirent chacun leur propre civilisation, sur des continents maintenant disparus, ou tellement modifiés par les accidents géologiques qu’ils ne sont plus reconnaissables. L’océan Atlantique recouvre maintenant le continent de l’Atlantide (berceau de la race rouge), comme l’océan Pacifique recouvre le continent submergé de Lémurie (berceau de la race noire). » p148 (8)

Dans la Genèse, nous retrouvons effectivement la description ambiguë de deux races distinctes présentes sur la Terre juste avant le déluge :
« Alors que les hommes avaient commencé à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées, les Fils de Dieu virent que les Filles d’Homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix. Le Seigneur dit : « Mon esprit ne dirigera pas toujours l’homme, étant donné ses erreurs : Il n’est que chair et ses jours seront de 120 ans. En ces jours, les géants étaient sur Terre et ils y étaient encore lorsque les Fils de Dieu vinrent trouver des Filles d’Hommes et eurent d’elles des enfants. » Genèse 6-1.4

Comment Caïn, le premier né d’Adam et Eve, après avoir tué son frère cadet et s’être exilé, aurait-il pu rencontrer sa femme si ses parents étaient,  comme l’affirment les Chrétiens, les premiers hommes ?
« Caïn s’éloigna (après son crime) de la présence du Seigneur et habita dans le pays de Nod à l’orient d’Eden. Caïn connut sa femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok » Genèse 4-16.17


2 – L’UNIVERS ET LA CREATION SELON LES VEDAS


La vénération d’un demi-dieu exprime aussi chez l’hindouiste la reconnaissance de leur puissance et de leur rôle prépondérant dans le maintien de l’ordre cosmique.
Cette adoration s’exprime plus particulièrement envers ceux dotés de pouvoirs divins et situés sur un plan cosmique très élevé.
Les principaux dévas adorés ont une responsabilité bien précise dans le maintien et la gestion de notre monde. Ils  occupent différentes positions selon l’ampleur de leur puissance.
 Leur nom ne se réfère d'ailleurs pas systématiquement à un être en particulier mais à une fonction et un rôle dans cet univers.    
Brahma* est ainsi présent dans chaque manifestation ou univers créé et peut revêtir diverses formes. Indra* incarne le rôle de gouverneur du royaume édénique et de maître de la pluie, Surya ou Vivasvan, le roi du soleil, Candra de la lune …

La nature divine de ces dévas-maîtres occupant une fonction essentielle pour le maintien de l’ordre cosmique reste complexe cependant.
De même que l’homme est pourvu d’un corps dont les constituants à l’échelle microscopique travaillent en symbiose afin de maintenir, préserver et restaurer  son équilibre, l’ensemble des êtres et planètes de l’univers sont décrites comme un tout indissociable.
Les écritures védiques comparent chacune de leurs fonctions à un organe ou à une énergie primordiale du corps universel symbolisant ainsi la synergie existant au sein de l’univers.
Leur description se rapproche étrangement des Séfirots décrites dans le Zohar et considérées comme des émanations divines gouvernant l’ensemble de l’univers.
«En vérité Dieu, béni soit-il, a créé l’homme appelé Monde d’en-bas en correspondance avec le macrocosme suprême et a mis en lui le fondement de l’âme, moteur de tout le corps»  (13)

L’univers est décrit dans le Bhagavat Purana comme un monde temporaire manifesté par la puissance de l’énergie du Seigneur Suprême. Ce monde offre à l’âme l’opportunité de combler ses désirs de jouissances matérielles ainsi qu’un lieu d’apprentissage pour son élévation. L’entité distincte est placée dans un système planétaire correspondant à son niveau de conscience.
Son organisation est complexe et pluridimensionnelle et les sens humains ne peuvent que difficilement la concevoir  que dire de l’observer.
  Les descriptions qui suivent furent élaborées à partir des enseignements du Bhagavatam, et de sa traduction fidèle et complète élaboré par Bhaktivedanta Swami Prabhupada, de la langue sanskrite en anglais.
         Ce grand maître entreprit ce vaste et long travail à la fin de sa vie, sur la requête de son propre maître spirituel Srila Bhaktisidhanta Sarasvati, de 1965 jusqu’à son trépas en 1977. Sarasvati Maharaja fut le fondateur de la Gaudiya Matha en Inde, congrégation réunissant les pratiquants du Bhakti Yoga et participant à la diffusion et à l’enseignement du message de la Bhagavad Gita et du Bhagavatam.

         L’intérêt principal de ces ouvrages est leur universalité quant à la connaissance spirituelle et  à l’image du divin qu’ils dévoilent ainsi que leur fabuleuse richesse « historique » et mystique.
         Nous allons donc entamer une approche du Bhagavatam par la description symbolique de la création qu’il nous propose.
         Je n’ai retenu de cette description que les éléments les plus simples pour notre compréhension occidentale, les récits englobant de nombreux rattachements à la philosophie hindoue et à son univers symbolique.

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         La cause première de la manifestation est représentée par la personnification du divin, unique et non-né, vivant éternellement dans le monde spirituel. C’est Lui qui engendra en premier lieu Maha-visnu, Sa première manifestation.
         Ce dernier s’allongea sur les eaux de l’océan Karana (L’océan primordial, thème souvent rencontré dans les mythologies grecques et égyptiennes) et jeta son regard sur la nature matérielle (le Mahat-tattva*) qui renferme tous les éléments nécessaires à la création.   

         Quatre groupes de cinq éléments la constitue :
ŸLes éléments grossiers (Terre, eau, feu, air, éther)
ŸLes éléments subtils (le son, l’objet du toucher, la forme, le goût, l’odeur)
ŸLes éléments permettant l’acquisition du savoir (Les yeux, les oreilles, le nez, la langue, la peau)
ŸLes organes d’action (La bouche, les mains, les pieds, l’anus et les organes génitaux)

         Imprégnés par ces éléments, Maha-Visnu fit émaner de ses pores d’innombrables univers semblables à des oeufs étincelants qui reposèrent sur les eaux de l’océan Karana, l’océan causal. Et de même qu’un oeuf est recouvert d’une coquille, chacune de ces manifestations est enveloppée par diverses couches de matière. Il y a d’abord une couche d’eau, puis une de feu, d’air, d’éther et enfin la croûte qui retient toutes les autres, le Pradhana. Chaque couche est dix fois plus importante que la précédente.

         Après une longue période de stagnation (ou d’incubation), Maha-Visnu pénétra dans chacun de ses univers sous une nouvelle forme ou manifestation appelée garbhodakasayivisnu. De l’eau exsudant de son corps rempli la moitié inférieure de chacun de ses petits univers sphériques embryonnaires et limités.
         Chaque univers est ainsi décrit comme un monde clos, sphérique, remplie à sa base par un immense océan.
         Cette seconde émanation, présente dans chacune de ces sphères, fit ensuite germer de son nombril une fleur de lotus abritant toutes les âmes conditionnées, non libérées du cycle des morts et des renaissances. Les âmes  sont, en ce lieu, dans l’attente d’être envoyées dans ce nouveau monde et un système planétaire correspondant à leur niveau de conscience.
         Le premier être a en sortir fut le tout puissant Brahma, le « maître architecte », chargé d’organiser toute la manifestation cosmique.
         Après une longue période de méditation, Brahma prit conscience de son rôle et de sa fonction en tant qu’intermédiaire entre les énergies divines et les énergies de la matière non manifestées. Il reçut dans son coeur toutes les instructions nécessaires au déploiement des cinq éléments fondamentaux de la matière.

         Il  libéra tout d’abord les divers mondes planétaires qu’il divisa en trois sections (Les trois mondes) puis en quatorze parties (Les quatorze systèmes planétaires)
         Ces trois sections sont constituées des planètes inférieures (Patalalokas) où règnent les ténèbres et le rejet pour tout intérêt d’ordre spirituel, des planètes intermédiaires (Bhurlokas)(dont notre système planétaire) et des planètes supérieures (Svarlokas) où domine la vertu.
         Au-delà de ses trois sections se trouvent  d’autres planètes, demeure de Brahma et des grands maîtres, qui ne sont pas détruites par les eaux de la dévastation (déluge partiel) qui recouvrent une partie de l’univers à intervalle régulier (Voir explications en conclusion)
         Brahma se défit en premier lieu  des voiles de l’ignorance qui recouvrent l’âme conditionnée et dont on compte cinq variétés :
         1 ) Tamisra : La colère
         2 ) L’anda Tamisra, qui correspond au fait de considérer la mort comme la fin ultime,
         3) Tamas, l’identification au corps, l’ignorance de la nature et de l’existence même de l’âme,
         4) Moha, l’illusion liée à la conception corporelle de l’existence et à l’identification de soi à un peuple, une race, une famille,
         5) Maha Moha, le désir de jouissance matérielle.

         Il se manifesta alors deux catégories d’êtres, les Yaksas et les Raksasas qui se précipitèrent sur lui pour en prendre possession. Ces derniers incarneront le niveau de conscience le plus bas enveloppé par ces cinq voiles dont sont issue la cupidité et l’ignorance.

         « De son postérieur », il libéra les êtres démoniaques appelés Asuras, des êtres emplis de colère et de mauvaises intentions puis les spectres et esprits malins, lesquels s’attaquent aux hommes impurs et dont leurs assauts sont assimilés à la folie.
         Siva*, issu de Brahma, assumera le contrôle de ces énergies, le Tamo-guna, et participera à la destruction de l’univers à la fin de la vie de Brahma.

         Brahma engendra ensuite des êtres lumineux brillant dans la gloire de la vertu ( Le sattva -guna), les Devas* ou demi-dieux, les chantres célestes, la multitude des Gandharvas* et Apsaras*, les danseurs et musiciens des systèmes planétaires supérieures.

         En dernier lieu, Brahma libéra les différents Manus* ou Pères de l’humanité qui ont pour fonction de peupler l’univers et d’y établir les lois d’une société juste et équilibrée.         
         Tous ces illustres personnages accrurent la population au début de la création dans notre système planétaire afin que toutes les âmes non libérées du cycle des morts et des renaissances puissent intégrer une enveloppe matérielle conforme à l’environnement où elles seront placées.
         De même, ils engendrèrent les différentes espèces animales et végétales peuplant les différents systèmes planétaires.


        Les trois mondes

                   La description du plan supérieur est très proche de celle du paradis donnée dans le Coran bien que ce monde ne soit en fait que temporaire et ne constitue pas la destination ultime des âmes libérées. Les êtres célestes jouissent du charme de ces lieux  parfumés d’arômes fruités qui émanent des rivières. Le jus qui s’écoule du fruit du Jambosier produit dans ces lieux lorsqu’il se dessèche d’énormes quantités d’or. Les habitants des cieux l’utilisent pour la fabrication de divers ornements, bijoux et couronnes.

         « Dieu introduira les croyants qui auront pratiqué le bien dans des jardins arrosés par des fleuves ; ils y porteront des bracelets d’or et de perles ; ils s’y vêtiront de soie » Le Coran -S.XXII-23

         En ces lieux règnent Brahma et les huit principaux dirigeants des systèmes planétaires supérieures dont le roi Indra* est le chef.
         Ce système planétaire très vaste est habité essentiellement par des âmes pures et toute souffrance y est inconnue. Les Dévas y vivent dans la joie et les plaisirs de la volupté. Leurs corps rayonnent de beauté et de jeunesse ; ils ne connaissent ni la vieillesse ni la maladie et ne souffrent ni du froid ni de la chaleur torride.
         Bien que jouissant des nombreux plaisirs célestes et de grandes facultés intellectuelles, leur préoccupation majeure reste la méditation, le chant et la prière. 
        
         Le bhagavatam nous fait aussi une description des systèmes planétaires inférieures.
Sept galaxies s’y succèdent. Ces planètes sont habitées par des êtres de grande intelligence mais dont les seules préoccupations sont la satisfaction des sens et l’opulence matérielle.
          L’influence de la vertu y est absente, seule règne en maître la recherche du plaisir et du pouvoir. Ses habitants y vivent cependant libre de toute angoisse et ne connaissent ni la maladie, ni la vieillesse. On y trouve d’innombrables palais, jardins et cités merveilleusement décorés et agencés de façon attrayante.
         « Les rayons du soleil n’atteignent pas ces régions, ainsi le temps ne s’y divise pas en jours et en nuits, si bien que la peur causée par l’influence du temps n’y existe pas » S.B.Cht5 Chap24 V11 (18)
         L’obscurité est cependant dissipée par l’éclat des joyaux que portent de nombreux serpents vivant sur la plus éloignée des planètes de ce système, nommés Nagas.
         Ces systèmes planétaires sont parfois assimilés aux régions « infernales ». Yamaraja, le « prince de la mort » et puissant fils du déva du Soleil, habite ces régions, entouré de ses serviteurs, les Yamadutas.
         Sa fonction principale est de « juger les pêcheurs » après leur mort et de leur assigner divers outils de rédemption qu’ils utiliseront lors d’une nouvelle incarnation.
          
Une description très similaire de ces mondes est faite dans le Zohar prouvant ainsi encore le lien étroit qui unit ces deux courants de pensée :
« C’est qu’en réalité, Arqa, est le nom d’une des sept terres inférieures, habitée par les petits-fils de Caïn. Quand Caïn fut exilé de la surface de la Terre, il y descendit et y perpétua sa race. Cette terre est double, l’une d’obscurité, l’autre de lumière ; deux archontes y règnent, l’un domine sur l’obscurité, l’autre sur la lumière (…) Quand les archontes sont dans les ténèbres, ils se métamorphosent en un serpent à deux têtes et rampent comme un reptile » 9b, Préliminaires (13)
«  Toutes les œuvres des hommes et tous leurs mérites se présentent devant ces lumières pour passer en jugement (…) Tout ce qui est fait dans le monde laisse une trace dans l’action même et dans le mérite qui en découle, aussi aucune action n’est à jamais perdue » Traité des Palais, 43b (13)
        
La planète Terre se situe dans la section dite intermédiaire (Bhurlokas) de ces trois plans d’énergie constituant notre univers.
         Sa situation en fait un lieu privilégié pour la réalisation spirituelle car l’homme y côtoie tout autant les énergies du bien que celles du mal. Il est ainsi plus aisé pour l’âme de progresser car l’épreuve et l’impermanence du temps facilitent la remise en question et la vertu, son évolution.
         Le 9ème chapitre de la Bhagavad Gita, nous enseigne d’ailleurs que même les dévas, après avoir épuisé les fruits de leurs actes de piété, doivent revenir sur la Terre, pour pouvoir accéder aux régions supérieures, éternelles et illimitées du monde spirituel. Ils auront cependant l’avantage de pouvoir renaître sur Terre au sein de familles aisées ou vertueuses pouvant ainsi plus facilement se consacrer à des intérêts d’ordre spirituel.
         Cette description des trois mondes nous semblera très lointaine de notre approche scientifique du cosmos mais les Védas mentionnent que les hommes du commun ne peuvent le voir dans sa véritable dimension car il reste imperceptible par nos sens limités et imparfaits.

          Le Bhagavatam nous enseigne enfin que cet univers est détruit selon un cycle précis et régulier qui se manifeste en deux phases distinctes.
         L’une se produit tous les quatre milliards trois cent vingt millions d’années solaires, au moment où Brahma prend son repos nocturne, l’autre, où l’univers entier est détruit, prend place à la fin de la vie de Brahma, laquelle dure cent de ses années, soit 311 billions 40 milliards d’années solaires.
         A l’une ou l’autre des ces deux annihilations, le Mahat-Tattva (La nature matérielle) et le jiva - tattva (les êtres vivants) se résorbent en Maha-Visnou.
         Les êtres vivants y demeurent alors comme endormis, jusqu’à ce que l’univers matériel soit à nouveau créé.
         La création, le maintien et la destruction du monde matériel incarnés par la «Trinité» hindoue, Visnou - Brahma - Siva se renouvelle ainsi dans un cycle sans fin.
         « La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kunti, sous Ma direction elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin  B.G.IX-10 (4)

         Nous pourrons conclure cette étude par ce magnifique verset (B.G.VIII Versets 18-20) qui nous offre l’espoir d’une éventuelle porte de sortie vers un monde suprême, immuable :

         « Avec le jour de Brahma naissent toutes les variétés d’êtres ; et que vienne sa nuit, toutes sont annihilées. Sans fin, jour après jour, renaît le jour, ô Partha, et chaque fois, des myriades d’ êtres sont ramenés à l’existence. Sans fin, nuit après nuit, tombe la nuit, et avec elle les êtres, dans l’anéantissement, sans qu’ils rien n’y puissent.
         Il existe cependant un autre monde, lui éternel, au-delà des deux états, manifesté et non-manifesté, de la matière. Un monde suprême, qui jamais ne périt, quand tout en l’univers matériel est dissout, lui demeure intact. » (4)
         La manifestation de l’univers matériel est ainsi décrite dans le Bhagavat Purana comme une réalité éphémère mais inscrite dans un cycle qui se poursuit éternellement.


3 - L’ETERNITE DE L’AME DANS LES VEDAS


« Les êtres de peu d’intelligence prêtent à l’âme spirituelle une forme matérielle. Et par delà ce concept grossier de la forme des êtres, il s’en trouve un autre subtil : le concept d’une forme indéfinie, invisible, inaudible et non manifestée.
Mais c’est au-delà encore de cet état subtil que se situe la forme réelle des êtres, sinon comment pourraient-ils naître et renaître encore et encore ?
Dés que l’être, par la réalisation de son identité spirituelle, prend conscience de ce que ses enveloppes corporelles, grossières et subtiles, n’ont rien de commun avec son moi véritable, il se connaît, se voit, et du même coup voit le Seigneur.
Or quand l’énergie illusoire se retire et que l’être, par la grâce du Seigneur, s’enrichit de la pleine connaissance, la lumière de la réalisation spirituelle jaillit en lui et il s’établit dans la gloire de son moi véritable. »Srimad Bhagavatam (Chant1, Chap3 Verset 31-34)

Ce verset à lui-seul pourrait résumer la définition que donnent  les Védas du concept de l’âme, tant elle est claire et sublime. Mais afin de compléter cette étude,  je vous en remet aux enseignements de la bhagavat Gita qui nous fait aussi  une description de l’âme des plus précises :
« Sache que ne peut être anéanti ce qui pénètre le corps tout entier. Nul ne peut détruire l’âme impérissable. L’âme est indestructible, éternelle et sans mesure ; seuls les corps matériels qu’elle emprunte sont sujets à la destruction. » BG II17-18
« L’âme ne connaît ni la naissance ni la mort. Vivante, elle ne cessera jamais d’être. Non née, immortelle, originelle, éternelle, elle n’eut jamais de commencement, et jamais n’aura de fin. Elle ne meurt pas avec le corps. » B.G.II.20

Ces  versets définissent ici parfaitement et sans ambiguïté la nature immortelle et éternelle de l’âme spirituelle et donc de toute entité vivante.
«A l’instant de la mort, l’âme revêt un corps nouveau, l’ancien devenu inutile, de même qu’on se défait de vêtements usés pour en revêtir de neufs. »B.G. II 22

La teneur de ce verset ressemble étrangement à une déclaration de David dans les psaumes (101,27) « Les cieux périront, mais toi, tu subsisteras ; tous vieilliront comme un vêtement et tu les changeras comme un manteau ; ils seront changés comme un vêtement »
L’âme constitue donc le principe vital du corps physique et ne périt pas lors de la destruction de ce dernier.

Nous pouvons aussi relever dans les Upanisads, ouvrages formant l’appendice philosophique des védas, de nombreuses descriptions de l’âme spirituelle.


La Mundaka Upanisad(3, 1-9) enseigne :
« L’intelligence parfaite peut percevoir l’âme, dont la mesure est dans l’infiniment petit. Elle flotte portée par les cinq sortes d’airs (Prana, apana, vyana, samana et udana). Sise dans le coeur, elle dispense son énergie à tout le corps. Une fois purifiée des cinq sortes d’air, elle dévoile sa puissance spirituelle »

La Svetasvatara Upanishad nous révèle sa dimension :
« Lorsque l’on sépare la pointe d’un cheveu en cent parties, qu’on divise à leur tour en cent parties, on trouve la mesure de l’âme »

La Katha-Upanisad distingue deux sortes d’âmes : l’âme distincte, infinitésimale (anu-atma) et l’âme suprême (vibhu-atma. L’âme suprême est la manifestation de l’énergie du Seigneur présente dans le coeur de tous les êtres vivants et l’âme distincte est notre identité véritable.

« L’âme suprême (Le Paramatma) et l’âme infinitésimale (le Jivatma) se trouvent toutes deux sur un même arbre, le corps de l’être animé, et plus précisément dans son coeur. » Katha, 1.2.20
La présence du Divin dans le cœur des êtres vivants (sans distinction) est reconfirmé dans la Bhagavat Gita :
« Je suis l’âme suprême, Ô Gudakesa, sis dans le coeur de chaque être. De tous, je suis le commencement, le milieu et la fin. » B.G.X.20
L’être vivant oublie, généralement lors de son incarnation sur cette Terre, toutes ses vies passées mais conserve du moins des acquis qui forgeront avec l’âge sa personnalité et ses dons. Cette mémoire se raffermit d’autant plus que l’on se rapproche des énergies subtiles issues de l’âme ou du moins d’une vision spirituelle de l’existence.
« Je me tiens dans le coeur de chaque être, et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l’oubli » B.G.XV.15

Les écritures védiques mettent ainsi à notre disposition une explication complète et sans ambiguïté du principe fondamental de la réincarnation. Ce principe sous-entend un système de justice universel et infaillible où l’âme n’est jamais reléguée à une damnation éternelle. Elle garde une possibilité de rédemption au travers de transmigrations successives sur divers plans d’existence, de corps et de niveau de conscience.
L’étape ultime consiste à s’affranchir du cycle des morts et des renaissances et à se libérer pour l’éternité, du monde de la matière où règnent l’impermanence du temps, la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort.
« Suivant leurs oeuvres et suivant leurs connaissances, certaines de ces âmes individuelles tombent en une matrice pour s’y incarner et d’autres rejoignent ce qui est immuable » Katha Upanisad V.7
La bhagavad gita ne nous enseigne pas de cesser toute action pour mettre fin à notre karma mais nous enjoint de purifier nos actes par un simple changement de  notre conscience.
                   « Celui dont les actes sont imprégnés de dévotion, l’âme pure, maître de ses sens et de son mental, est cher à tous, et tous lui sont chers. Bien que toujours actif, jamais il ne tombe dans les rets du Karma.B.G.V.7
« Celui qui, affranchi de la dualité et de l’envie, voit d’un même œil l’échec et la réussite, satisfait de ce qui lui vient naturellement, celui-là, bien qu’il agisse, ne s’enlise jamais. »B.G.IV.22

         Il ne suffit donc pas pour atteindre la libération d’être un renonçant ou tout simplement de connaître son identité spirituelle et de savoir l’âme distincte du corps. L’homme doit aussi apprendre à imprégner toute action, toute pensée  de la conscience de la présence du divin en toute chose et ainsi se libérer des chaînes du karma.

         L’ hindouiste dont la sagesse et la foi s’alignent avec les traditions de base du Védanta a donc un regard très large de la religion qui ne s’arrête ni à un texte, ni à un maître.
         Il est conscient que Dieu n’est pas limité à une seule apparition sur cette Terre et que les maîtres peuvent être nombreux et divers. Toute personne rencontrée en cette vie qui aura pu permettre un avancement dans sa compréhension de Dieu aura valeur de guide.
        
Les qualités primordiales du dévot sont avant tout la foi et l’abandon au divin dans l’amour et la dévotion. La conception personnelle de la divinité leur permet  de goûter le nectar sublime des échanges spirituels expérimentés dans l’accomplissement d’actes dévotionnels.

Ramakrisna (1834-1886) qui fut de son temps très apprécié des occidentaux et dont Romain Rolland nous a fait une très belle biographie en fut un exemple vivant.
Son message conforme à la philosophie hindoue était d’inviter tout pratiquant sincère à s’investir au mieux dans sa foi et son abandon au Divin, que toutes les religions sont vraies -prises dans leur essence- et que cette démarche constituait l’objet principal de sa venue sur cette Terre.
« Ne discutez pas sur les doctrines et sur les religions, disait-il, elles sont Une. Toutes les rivières vont à l’océan ! La grande eau se fraie mille chemins le long des pentes. Selon les races, les âges et les âmes, elle court dans des lits différents, mais c’est toujours la même eau ! »
 Son message principal fut :
 « Union et unité de tous les aspects de Dieu, de tous les élans d’amour et de connaissance, de toutes les formes d’humanité. Jusqu’à ce jour, chacun n’a cherché à réaliser qu’un seul type de l’être. Il faut les réaliser tous. C’est le devoir présent. Et l’homme qui y parvient, en s’identifiant avec tous et chacun de ses frères vivants, en épousant leurs yeux, leur sens, leur cerveau et leur coeur, est le pilote et le guide dont a besoin l’âge nouveau. »
Si tout homme pratiquait sa foi dans cet état d’esprit de tolérance et d’universalité, nombre de conflits et d'indifférence seraient évités.

Le but de toute démarche spirituelle est de retrouver sa nature éternelle. La Bhagavad-Gita, révèle à l’homme la relation éternelle qui l’unit au divin, son « sanatana-dharma », sa fonction essentielle qui est de se situer sur une plate forme spirituelle et d’y trouver la joie et la félicité suprêmes.
Les grands maîtres comparent cette relation qui unit l’être au Suprême à  une plante qui ne s’épanouit que si celle ci est nourrit par sa racine et non par ses extrémités.
De même, si l’homme se contente de satisfaire ses sens et son corps pour connaître la joie, il ne pourra jamais goûter cette félicité en nourrissant son âme des énergies qui la maintiennent et la constituent.

























V – CONCLUSION



         L’étude de tous ces enseignements est une démarche  que je recommande à tous les chercheurs de vérité . Il est important de pouvoir vivre non plus dans la crainte d’une damnation éternelle ou d’une mort  non libératrice mais dans la lumière de la connaissance.
Nous sommes tous ici-bas réunis pour réapprendre à vivre sur la plate-forme de l’âme, se réapproprier notre véritable identité.
Apprendre enfin, à « être » , tout simplement, en comprenant que l’essence de toute chose, êtres animé et inanimé nous relient à la même source, qu’au-delà des apparences, un monde sublime nous attend où de nombreuses  âmes s’évertuent à nous guider, nous montrer le chemin, vers une meilleure compréhension de soi.

La quête de l’amour qui peut revêtir de nombreuses formes, telles que le besoin de reconnaissance et de plaisir, la passion, la  communion avec ce qui nous émerveille, n’est en fait qu’une recherche permanente de notre être à goûter la saveur inégalée de cette énergie qui sommeille, dont l’âme est la réserve inépuisable.

La fonction principale de la religion, du latin « religare » se relier à ...,  est d’inviter l’homme à canaliser cette puissante énergie et de la relier à un principe divin, qui saura le guider et lui apprendre à vivre en accord avec ses lois. 

         Cet état d’ « esprit » permettra à cette énergie d’ « Ame-our » de s’exprimer non plus en premier lieu au service de nos sens et de notre mental mais au service de notre Bien-aimé Créateur et des énergies divines qui sommeillent en chacun . En retour, Il saura insuffler au corps et à l’esprit de son dévôt sincère, une énergie plus subtile encore, source de joie, de quiétude et d’amour.
         Le Bhagavatam parle de la foi et de son accomplissement par la pratique de ce service de dévotion, le souvenir constant du Seigneur sous une forme librement choisie par son dévot .
         « Si grande ta miséricorde pour Tes dévots, que tu te manifestes à eux dans la Forme spirituelle et éternelle vers laquelle ils ont eux-même choisi de porter leur méditation constante. » Prière de Brahma S .B.III.9.11
         Cet abandon au Divin dans l’amour et le service reste cependant un niveau spirituel très élevé que peu d’âme ont pu atteindre dans notre monde.
         « Ce niveau, celui du « préma » (le pur amour), s’atteint par un développement graduel de la foi jusqu’à l’acquisition du plus parfait amour. Sur la base de la foi, on recherche la compagnie de dévots authentiques, au contact desquels on peut s’absorber dans la pratique du service de dévotion véritable. Le Seigneur apparaît sur le lotus du cœur de son pur dévot dans la Forme éternelle correspondant au désir de ce dernier, en sorte qu’Il ne se sépare jamais de lui » Srila Prabhupada S.B.III (18)

Cette démarche authentique est ainsi bien loin des querelles de chapelle où s’estompe toute propagande à l’élitisme transgressant alors les principes même de la spiritualité qui prône l’ouverture, la tolérance, l’humilité et l’intelligence.
        
         Réduire la religion à une pensée unique  peut ainsi rendre ses défenseurs responsable de nombreux crimes et induire le non-respect de la liberté individuelle et des choix personnels de tout individu quand à sa ligne de conduite personnelle.
         Si l’on adhère à cette notion de libre arbitre, l’homme, seul, reste entièrement responsable de ses actes et devra en accepter toutes les conséquences dans cette vie ou dans la suivante.
          Seul le temps saura le faire évoluer et mûrir au travers des épreuves, des joies et des prises de conscience que la vie pourra lui offrir.
         De la même façon, si nous acceptons qu’au fil des réincarnations successives, certains commencent leur initiation et apprentissage sur cette Terre, nous seront à même de pouvoir plus aisément montrer de la tolérance et de la compassion envers les âmes qui ne montrent que peu de sagesse et d’ouverture et accepter aussi peut-être nos propres difficultés.
Les textes védiques nous enseignent que la vie n’impose à quiconque plus qu’il n’est capable de supporter. Cela nous prouve que les puissances de l’au-delà montrent, envers nous tous, une grande patience et une infinie miséricorde.

Ne serait-il pas trop facile de condamner ou de bannir de son coeur le «Créateur» devant la misère, la «malchance», les bouleversements planétaires, climatiques ou autres ? Si nous élargissons notre conscience et acceptons l’idée que chaque vie accomplie imparfaitement apportera lors de la suivante ses conséquences, nous pourrons peut-être plus aisément en accepter les revers et souffrances. Il suffirait alors à l’homme de devenir responsable de ses actes, de désirer progresser  et de s’ouvrir dans le partage et l’humilité à tous les êtres qui l’entourent pour améliorer ses conditions de vie.

         Toutes ces années de recherche m’ont donc amenée à me méfier du dogmatisme qui emprisonne trop l’étudiant, malgré tout sincère, dans une vision étroite de Dieu et de ses enseignements.

         Chaque texte, chaque tradition ne jure plus qu’au travers de ses bouts de connaissance, le reste n’existe plus ou est de moindre importance. Le spiritualiste risque alors de s’enfermer dans un cocon sécurisant et protecteur et oublier d’ouvrir son coeur à tous les êtres qui restent néanmoins ses frères et sœurs spirituels quelque soit leur choix de vie.

         Nous venons tous sur cette Terre pour y vivre des expériences diverses  ; celles-ci peuvent être d’ordre psychologique, morale, physique ou religieuse. Adopter une vision spirituelle de l’existence  nous permettra de les vivre avec une conscience plus large et d’accepter ainsi plus facilement ses douleurs et ses difficultés sans en être profondément affecté. Chaque épreuve dans la vie sera considérée comme un bienfait nous permettant d’effectuer un travail sur soi, une remise en question   vers une meilleure compréhension de soi.

        
         Redéfinir à la lumière de tous ces merveilleux enseignements la nature profonde de l’être vivant pourrait permettre à toutes les religions de s’entendre  sur une base commune. Au lieu que chacune s’attarde à défendre son  interprétation de leur texte de référence, elles pourraient simplement  s’entendre sur la nature fondamentale de l’être vivant  et s’unir ainsi dans leur démarche première qui est la recherche  de la communion avec le Divin dans l’amour et le partage.




PENSEES SPIRITUELLES DE QUELQUES HOMMES INSPIRES



Papus « La science des mages »
 «Quand un homme croit savoir quelque chose et se place à égalité avec les dieux, travaillant pour son salut personnel et se retirant dans une tour d’ivoire pour se purifier, pourquoi lui donnerait-on quelque chose, puisqu’il a son nécessaire et qu’il se présente à ses propres yeux comme un être pur et savant ?  Mais quand un homme est simple, convaincu de sa faiblesse et sachant que sa volonté n’est rien si elle ne va pas avec l’action du père céleste, quand il ne s’occupe jamais de sa pureté personnelle, ni de ses besoins, mais bien des souffrances des autres, alors le ciel reconnaît en lui «un de ses petits enfants»

«Une mère qui a veillé et qui a passé toute une vie de dévouement pour élever non seulement ses enfants, mais ceux de plus pauvres encore qu’elle-même, est plus grande devant l’Eternité que le théologien le plus pédant et le soi-disant adepte le plus orgueilleux de sa pureté. »

«L’humanité n’est pas abandonnée à elle-même dans son évolution sur une planète quelconque ; de même que le jardinier qui a semé des graines les laisse d’abord lever naturellement, puis les reprend une à une et les «repique» dans un milieu convenable, de même l’invisible surveille l’évolution de ces millions d’épis humains répandus sur une planète quelconque. L’humanité est chargée d’évoluer dans chaque cycle de son existence une faculté nouvelle ; d’abord c’est l’amour du travail, l’attachement à la terre, la constitution de la famille, puis peu à peu, à travers les progrès du mental, de nouvelles facultés plus générales sont évoluées pour arriver progressivement à la création des facultés véritablement divines : Le sacrifice de soi, conscient pour l’évolution des autres. Appelons-le : foi, charité, altruisme, peu importe, c’est vers ce point que tend, à travers les épreuves douloureuses, l’humanité actuelle. »
«Nos ennemis sont forts de notre haine. Le seul moyen de les rendre impuissants à nous nuire c’est de les aimer.
L’amour de nos ennemis est le plus fort de tous les amours, parce qu’il est le plus désintéressé, et par conséquent le plus calme. Celui qui se hait se hait ; celui qui frappe se frappe ; celui qui maudit se maudit ; celui qui brise se brise.
L’âme du méchant est éternellement dévorée par les monstres qu’elle enfante.
Un sentiment de haine ou d’envie est une vipère qu’on réchauffe et qu’on nourrit dans son coeur. »


Martin GRAY « La prière de l’enfant »
« Je dis que la prière doit être d’abord une vibration de l’être, une invention de sa propre personne, et comme chacun est différent des autres, qu’il y a autant de manières de prier que d’hommes et de femmes qui prient.
Dieu reconnaît la vraie parole : Celle qui est portée par la foi et la volonté de se dépouiller de sa carapace pour atteindre la communion avec Lui, et non pas celle qui n’est que répétition conforme, prononcée du bout des lèvres. »

« Pourquoi je prie ? Non pour que Dieu me protège, non pour qu’il m’évite de rencontrer le mal ou de le subir - Cela de toute manière surviendra car chacun doit affronter l’épreuve - mais pour qu’il me donne la force de choisir le bon chemin, qu’il me concède l’intelligence ou l’intuition qui me fera m’engager sur la bonne piste »
Paul Coelho « L’alchimiste »
« Qui que tu sois et quoi que tu fasses, lorsque tu veux vraiment quelque chose, c’est que ce désir est né dans l’âme de l’Univers. C’est ta mission sur la Terre. Dieu a écrit dans le monde le chemin que chacun de nous doit suivre. Il n’y a qu’à lire ce qu’il a écrit pour toi. N’oublie pas que tout n’est qu’une seule chose. N’oublie pas le langage des signes. Et surtout n’oublie pas d’aller jusqu’au bout de ta légende personnelle »


Anne et Daniel Meurois-Givaudan « Chemins de ce temps-là » Tome 2 Ed. Amrita -1989
(Enseignements recueillis par réminiscence d’une vie antérieure au côté de Jésus)

Joseph, père de Myriam de Magdali et d’Eliazar (Jean) « Ne pétrifiez pas votre avance derrière l'effigie rigide du Maître qui s’est offert à nous. Lui-même nous l’a affirmé des jours entiers. Son nom seul est si peu. Ce qui demande à croître, c’est plutôt le principe évoqué par lui, c’est l’inaltérable force d’amour qu’il véhicule. Ce joyau-là est le véritable maître de chacun, le massiah de tous les cœurs et de tous les royaumes. N’avez vous pas compris que le Maître Jésus dont nous avons embrassé les pieds ne pointait pas tant son doigt vers lui-même que vers ce qui sommeille en vous ? »

Jésus : « Celui qui s’exprimera en mon nom écrira sur du sable s’il agit avec l’âme d’un conquérant. Celui qui emprunte ma langue est l’éternel disciple, jamais il ne développe le regard de celui qui sait et qui impose son savoir. Seule la loi des hommes peut être imposée. Quant à moi, je n’en ai pas d’autre que celle d’Amour et cette loi ne se dicte pas, elle se sème et s’entretient lentement ; ne voyez pas en elle la fleur née d’un rêve humain, mes frères, elle est la réalité qui croît lorsque le reste s’effrite. »
« Ne transmet l’éternel Amour que celui qui demeure en lui, que celui qui fait une seule mélodie de son esprit, de son âme et de son corps... La seule paix qui soit, celle que l’on n’impose pas ! »

André GIDE «Les nourritures terrestres»
« La mort n’est que la permission d’autres vies, pour que tout soit sans cesse renouvelé »
« Tu ne soupçonnes pas Myrtil, toutes les formes que prend Dieu ; de trop regarder l’une et t’en éprendre, tu t’aveugles. La fixité de ton adoration me peine ; je la voudrais plus diffusée. Derrière toutes tes portes fermées, Dieu se tient. Toutes formes de Dieu sont chérissables, et tout est la forme de Dieu »
« Ame naturellement joyeuse, ne redoute plus rien de ce qui pourrait ternir la limpidité de ton chant. Mais j’ai compris à présent que, permanent à tout ce qui passe, Dieu n’habite pas l’objet mais l’amour ; et je sais à présent goûter la quiète éternité dans l’instant. »
« Il est bien plus difficile qu’on ne le croie de ne pas croire à Dieu. Il faudrait n’avoir jamais vraiment regardé la nature. »
«C’est vers la volupté que s’efforce toute la nature. Elle fait croître le brin d’herbe, se développer le bourgeon et le bouton s’épanouir. C’est elle qui dispose aux baisers des rayons de la corolle, invite aux noces tout ce qui vit, l’obtuse larve à la nymphose et de la prison chrysalide fait s’échapper le papillon. Guidé par elle, tout aspire au plus grand bien-être, à plus de conscience, au progrès... C’est pourquoi j’ai trouvé plus d’instruction dans la volupté que dans les livres ; pourquoi j’ai trouvé dans les livres plus d’obscurcissement que de clarté. »
« Qui donc a dit que la crainte de Dieu était le commencement de la sagesse ? Imprudente sagesse, la vraie, tu commences où finit la crainte, et tu nous enseignes la vie. »
« Rien ne m’empêchera de croire que l’humanité pourrait être plus vigoureuse, plus saine, partant plus joyeuse ; et que nous sommes responsables d’à peu près tous les maux dont nous souffrons. »

Peter Deunov « L’enseignement de vie nouvelle »
« La prière est la méthode la plus importante pour notre évolution. Elle n’est pas quelque chose d'extérieur, et ne consiste pas seulement à prononcer des mots. La prière est un profond état d’âme intérieur. C’est la liaison avec la Pensée du Créateur, de l’Illimité, le lien avec le monde des Etres évolués, ces Serviteurs immortels...
Désirez avant tout posséder l’intellect lumineux d’un Ange et le coeur ardent d’amour d’un chérubin. Demandez le aussi pour votre prochain en toute humilité et confiance. »


W. KRELL, Rayonnements de la vie spirituelle, Communications reçues en mars 1874
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, par dessus toute chose et ton prochain comme toi-même ! »
Telle est la loi qui régit tous les mondes, tel est le commandement suprême que sur la terre on observe si mal. Pauvres humains qui, si petits, osez quelquefois vous demander si Dieu existe ! Pauvres créatures à peine visibles et qui pourtant ne cherchez qu’à vous nuire, à vous détruire, à vous écraser les unes les autres ! ...
Il n’y a qu’une religion de vérité, de paix, d’amour ! ...»


















GLOSSAIRE



APSARAS : Nymphes à la fascinante beauté, courtisanes des planètes édéniques et compagnes des gandharvas.

ASTANGA-YOGA : Pratiques yogiques visant à la maîtrise complète des sens et du mental. Elles consistent en postures assises (asanas), en la maîtrise des airs circulant dans le corps (pranayama), la méditation(dhyana)...

ATHARVA-VEDA : « Sagesse des prêtres Atharvan » Division du Véda originel composé d’hymnes divers

AYUR-VEDA : ( « Ayur » la vie, « Veda » la connaissance) Système traditionnel de santé pratiqué en Inde depuis de nombreuses générations. Il intègre de nombreuses disciplines telles que l’astrologie, les vertus des plantes, des pierres, du massage, de l’aromathérapie, la prononciation de mantras, de même que le yoga et la méditation. L’Ayur-véda traite la maladie sur un plan cosmique et vibratoire propre à chaque individu. Son principe de base est le maintien des diverses énergies qui soutendent le corps et l’esprit en une parfaite harmonie.

BHAGAVAD-GITA: Le « Chant du Seigneur », dialogue qui se tint entre Krisna et Arjuna, son dévot et ami sur le champs de bataille de Kuruksetra. Il traite de la connaissance de la Vérité absolue, de la condition originelle et éternelle de tous les êtres distincts, de la nature cosmique, du temps et de l’action. Connue aussi sous le nom de Gitopanisad, elle est considérée comme l’une des Upanisads majeures et constitue l’essence de la connaissance védique et le texte de référence de tous les courants religieux brahmaniques de l’Inde.
Les historiens estiment qu’elle fut composée entre le IIIème s. av JC au IIIème s. ap. JC, mais aucune certitude n’est à ce jour possible. (A voir Sanskrit - ses origines)
Reconnu comme livre saint au même titre que les Védas et les Upanisads, le Mahabharata restera cependant considéré comme une simple épopée historique destinée au peuple. Les plus grands philosophes hindous lui ont consacré de nombreux commentaires, tel Ramanuja(XIème s.) et Madhva(XIIIème s.)

BOUDHA : Naquit en 563 avant J.C. sous le nom de Siddhârta Gautama. Prince des Shâkyas, peuple d’un petit état situé à la frontière du Népal, il vécut dans le royaume de son père sans contact avec le monde extérieur; Il se maria à l’âge de seize ans et eut un enfant de son épouse. D’après la tradition, Siddhârta ne s'aventura en dehors de son palais qu’à l’âge de 29 ans. Il prit alors conscience de l’existence de la souffrance et de « l’impermanence » du temps incarnée par la vieillesse, la maladie et la mort. Il décida alors de suspendre toute activité et s’adonna à la méditation dans le renoncement et l’abnégation. Il prit ensuite conscience que le corps et l’esprit étaient d’égales importance pour trouver la sérénité et la force mentale ; il prôna alors la voie du milieu. A l’âge de 35 ans, Gautama jura de rester immobile jusqu’à ce qu’il atteigne « l’éveil » et y parvint après 49 jours de méditation. Il parcourut ensuite l’Inde du Nord jusqu’à la fin de sa vie et enseigna la voie du renoncement, la recherche de l’éveil et de la pureté de son moi intérieur.  Bouddha inspira ainsi l’homme à rechercher Dieu non pas à l'extérieur de lui-même mais en soi au travers de la méditation.
Les pratiques de son époque étaient beaucoup tournées vers l’adoration de divinités diverses, l’accomplissement de rites et de sacrifices selon les Védas. Il condamna l’accomplissement des sacrifices animaux effectués abusivement au nom des rites prescrits dans le Véda mais n’ayant plus aucun lien avec ceux effectués dans les âges précédents.
Le bouddhisme fleurit en Inde durant la dynastie des maurya (du IIIè siècle av J.C. jusqu’en 150 après J.C.), mais il perdit de son influence  lorsque cet empire s’effondra.

BRAHMAN : Concept du divin absolu imprégnant tous les êtres et tous les univers. Il est assimilé au soi, à notre identité purement spirituelle, qualitativement égale au brahman suprême originel.

 DEVAS : Habitants de l’univers temporaire mais dans une dimension plus élevée que la nôtre. Appelé aussi demi-dieux, leur demeure est souvent assimilée à la description du paradis. Ils vivent plusieurs milliers d’années, leur durée de vie dépendrait de la localisation de leur planète dans l’univers. Les védantas nous mentionnent qu’une année des dévas vaut 360 années des hommes. Différents noms sont donnés aux dévas selon leur planète de résidence et leur fonction : Les Gandharvas, Siddhas, Caranas, Vidhyadharas, Apsaras, Adityas ....et diverses personnalités aux responsabilités bien précises dans les trois mondes tels Indra, Yamaraja, Varuna, Kuvera, Siva et bien d’autres.

GANDHARVAS : Dévas dont la description ressemble aux anges des traditions chrétiennes. Ils sont pourvus d’ailes et parcourent les univers sans moyen de locomotion, par les airs. Leurs chants sublimes et plein de douceur captivent l’ensemble des dévas et leur culte peut conférer à sa descendance des traits physiques charmeurs. Peuvent avoir un rôle de médiateur avec les Apsaras entre les dieux et les hommes.

GAUDIYA - VAISNAVA : Nom donné à la lignée des adorateurs de Visnu marchant sur les traces de Sri Caitanya Mahaprabhu, avatara venu en Inde au 15ème siècle.

INDRA : Demi-dieu souverain de la pluie et de la foudre, il règne sur les planètes édéniques. Il est assimilé à Zeus et  à Jupiter.

JIVATMA : « Ame distincte ». Terme utilisé pour illustrer la nature fondamentale de l’âme sise en chaque individu et qui possède son individualité propre. L’âme, bien que possédant les même attributs que l'Etre suprême, à savoir l’éternité, la connaissance et la félicité (sad-cid-ananda), demeure distincte et ne l’égale jamais.

JIVA- TATTVA : Catégories des êtres distincts, fragments et parties intégrantes de Dieu, par opposition à Visnu-tattva.

KALI : Personnification de l’irréligion et qui incarne tout ce qui va à son encontre, à savoir la convoitise, la duplicité, la malhonnêteté, l’incivilité, la fourberie, l’infortune, la tromperie, la discorde et la vanité (S.B.Vol.1/Chant17-V.32).
Elle fut adorée comme la déesse mère, la destructrice de l’ignorance et de l’illusion, incarnant le principe de la mort et de l’éternel retour. Les origines de son culte précéderaient l’arrivée des Aryens. Des figurines de terre cuite remontant au IIIè millénaire avant J.C furent trouvées dans la vallée de l’Indus. Elles représentaient des femmes richement vêtues et parées de larges coiffures. 
Kali, « La noire » est représentée de manière terrifiante avec une longue langue rouge pendante dotée de quatre bras, parfois dix, accomplissant de terribles sacrifices humains et portant autour de son cou une guirlande de crânes humains;
Certains la vénèrent comme la déesse-mère, souveraine de la mort, protégeant les dévots du Seigneur et détruisant les êtres démoniaques, d’autres en font leur alliée des forces du mal qu’ils vénèrent.

KRISHNA : Dieu, la Personne Suprême, apparut, d’après la tradition, il y a 5000 ans accompagné de Balarama , son frère aîné et de Radharani, sa compagne éternelle (Saktitattva)

KARMA : « action » Désigne toute action entreprise destinée au plaisir de son auteur. Il représente le lien qui retient l’âme prisonnière au corps matériel et au cycle des morts et des renaissances. Quatre formes de karma sont à combattre pour s’en libérer : le karma trompeur (Mohaniya) qui provoque l’attachement aux idées fausses, le karma qui voile l’intelligence et dissimule la connaissance véritable (l’inanvaraniya), le karma qui obscurcit la foi (darshanavaraniya), et l’antaraya qui va à l’encontre de toute compréhension spirituelle.

MAHA-VISNU : Premier purusa appelé aussi Karanodakasayi Visnu. Il s’allonge de son propre vouloir dans une partie du monde spirituel, sur l’océan Karana, d’où il crée le Mahat-tattva. Il représente la première expansion du Seigneur Suprême.

MAHAT- TATTVA : ou Maha-brahman, l’agrégat des vingt-quatre éléments de la nature matèrielle. Il renferme tous les éléments nécessaires à la manifestation matérielle. Il comprend outre les âmes conditionnées, les seize éléments de base, soit les cinq éléments bruts et les onze sens ou éléments d’actions. Il forme comme un nuage dans le ciel clair du monde spirituel, où l’éclat du Brahman est partout répandu, où partout resplendit la lumière spirituelle. Il couvre une certaine part de l’infini du monde spirituel d’où sera manifesté l’univers matériel. Les âmes conditionnées non libérées du cycle des morts et des renaissances seront résorbées dans le Mahat-tattva au temps de l’annihilation de l’univers matériel.

MANUS : ou Pères de l’humanité. Quatorze Manus se succèdent dans un jour de Brahma et 5040 dans une de ses années. Nous sommes aujourd’hui dans l’ère du Vaisvavatu Manu, le septième Manu. Chaque Manu vit environ 71 cycles de 4 âges, ce qui équivaut à notre échelle à une durée de vie de plus de 309 millions d’années. La durée de vie de Brahma dépasse donc tout entendement à notre échelle humaine.
Un célèbre recueil de lois «Lois de Manu» est attribué au premier des Manus, celui du commencement des temps, que l’on dit fils de Svayambhu, «Celui qui existe par lui-même»
Les quatorze Manus sont : (1) Svayambhuva, (2) Svarocisa, (3)Uttama, (4) Tamasa, (5) Raivata, (6) Caksusa, (7) Vaisvasvata, (8) Savarni, (9) Daksa-Savarni, (10) Brahma-Savarni, (11) Dharma-Savarni, (12) Rudra-Savarni, (13) Déva-Sarvani, (14) Indra-Sarvani.
Les quatre âges correspondent à quatre cycles ou Yugas se succédant sur notre Terre
Au cours du premier, le Satya Yuga ou âge d’or, les gens étaient très vertueux tournés pour la presque totalité vers la spiritualité, l’homme vivait 100 000 ans et ce cycle durait 1 728 000 ans.
Le deuxième âge, le Tréta Yuga, vit disparaître un quart des principes religieux, la durée de vie était de 10 000 ans et sa durée de 1 296 000 ans, puis le troisième âge, le Dvapara Yuga où les souffrances matérielles commencèrent à apparaître, et dans le même temps les êtres s’éloignèrent des piliers fondamentaux de la religion que sont la véracité, l’austérité, la compassion et la pureté. L’homme ne vivait plus que 1 000 ans et ce cycle dura 864 000 ans.
Enfin, l’âge actuel, le Kali Yuga, débuté depuis plus de 5000 ans qui se caractérisera par le rejet presque total de tout principe religieux, la misère, la souffrance et la maladie. Il dure 432 000 ans et l’homme ne vit plus qu’environ cent ans.
A la fin d’un cycle de quatre âges peut se produire un déluge, une dévastation totale ou partielle de toute espèce de vie sur la planète Terre si l’homme en a trop déséquilibré l’harmonie et s’il a épuisé ses richesses naturelles et fondamentales pour sa survie.

PARAMATMA : Emanation plénière de la puissance créatrice sise dans le coeur de tous les êtres du règne animal et humain et imprégnant de même le monde végétal.

PRADHANA : Energie subtile difficile à définir qui représenterait la somme globale et non différenciée de tous les éléments de la nature matérielle, avant sa manifestation, lorsqu’elle devient manifestée elle prend le nom de Prakriti.

SAMA -VEDA : « Sagesse des chants », recueil de chants et de psaumes accompagnés d’instructions précises pour l’accomplissement de sacrifices.

SAMSARA : « écoulement circulaire » Cycle sans fin des morts et des renaissances souvent représenté symboliquement par l’image d’une roue ou d’un tourbillon.. L’objectif premier de tous les yogis et ascètes est de se libérer du samsara par l’obtention de la libération par expiation du karma.

SANKARA : Premier grand commentateur des Védantas ou Brahma Sutra de Badarayana.
Il est né vers la fin du VIIIè siècle au Kerala dans une famille de brahmanas. Il étudia dès son plus jeune âge dans une école brahmanique puis adulte, décida d’opter pour le sannyasa, l’ordre du renoncement sans même avoir goûter les joies de la vie de famille; Il resta quelques temps avec son maître spirituel nommé Govinda rsi, appartenant à une lignée non-dualiste où l’absolu impersonnel constitue l’origine de toute manifestation divine personnifiée et non l’inverse selon la vision « Visnouîte » ( « personnelle ») de la divinité. Il interpréta la voie de la dévotion (Bhakti) comme secondaire et donna comme priorité pour l’obtention du salut, la voie de la connaissance (Jnana) par la prise de conscience de notre réelle identité. Deux grands philosophes et érudits, Ramanuja et Madva, s’opposeront à ses conclusions et proposeront dans leur propre commentaire du Brahma-sutra leur compréhension et définition de l’absolu.

SANSKRIT : Langue utilisée dans toute l’Asie et plus particulièrement parmi les intellectuels. Elle s’exprime principalement dans les sciences, la philosophie et la poésie. Le plus ancien texte sanskrit connu est le Rig-Véda que les historiens estiment avoir été composé au milieu du IIème millénaire avant J.C mais aucune certitude ne peut attester sa véritable origine.
Cette langue possède de nombreuses concordances avec les langues européennes et celle de  l’Iran. Son principal grammairien fut Patanjali (env. 150 av J.C) qui en a fixé les règles et a participé à la transmission de son usage.
L’apprentissage de cette langue fut longtemps essentiellement oral et comportait l’étude de trois disciplines : La grammaire, la logique et l'exégèse. La logique devait permettre à l’étudiant d’acquérir diverses techniques d’argumentation et de persuasion utiles lors de débats philosophiques.
Un des aspects fondamentaux de cette langue est la richesse de son vocabulaire. Cette langue est encore enseignée de nos jours dans quelques écoles traditionnelles. Sa formation de base dure douze ans.
«Par cette formation, le Pandit possède en réserve dans sa mémoire un trésor de connaissances où il peut puiser à toute occasion. Le pandit est souvent une bibliothèque ambulante et parlante chez qui la moindre question déclenche une chaîne de citations» (Encyclop. Univers. Pierre FILLIOZAT-Professeur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris)
Les pandits se donnent pour principe de ne transmettre un savoir, une science qu’oralement. L’utilisation d’un support écrit n’était pas digne d’un bon maître. L’écriture restait réservée aux scribes, intellectuels de moindre statut que les pandits. Cette tradition semble être la raison pour laquelle les historiens ont de grandes difficultés à apprécier les origines exactes de la littérature védique.
Comme le confirmerait la tradition, les Védas furent divisés en quatre sections confiées chacune à un pandit pour sa retransmission. Il en est de même pour les divers Puranas et textes fondamentaux de la philosophie hindoue ; l’auteur d’un enseignement spécifique en est rarement son compilateur.

SIDDHAS : Habitants de la planète siddhaloka, une des plus élevée du système planétaire supérieure de notre univers.
Ils voyagent dans l’espace sans l’aide de véhicule. Par leur seule volonté, ils peuvent se transporter d’une planète à une autre, sans la moindre difficulté et possèdent à la perfection les huit pouvoirs yogiques surnaturels que confère la pratique du yoga (Siddhis) à savoir : Le pouvoir de se rendre infiniment petit ou grand selon son désir, d’obtenir tout ce que l’on désire par projection mentale, de défier les lois de la pesanteur, de dominer la nature matérielle, subjuguer d’autres êtres, créer des planètes, et accomplir toute merveille … tous ces pouvoirs sont décrits dans le Srimad Bhagavatam, 11ème chant chapitre 15.

SIVA : Incarnation de l’ignorance et de la passion, Siva gouverne et guide les spectres vers le sentier de la réalisation spirituelle. Faisant preuve d’une grande bienveillance à l’égard de tous et pouvant facilement être contenté, Siva accorde refuge aux hommes qui, de par leurs actes répréhensibles, ne pourraient approcher ni les autres dévas ni Visnou.
Il est décrit dans le Srimad Bhagavatam comme un être paisible, se déplaçant dans les trois mondes sur sa monture à dos de taureau, dénué de toute inimitié et jouissant du bonheur intérieur. D’entre les Dévas, il est le plus grand. Siva signifie d’ailleurs « source de toute heureuse fortune »
« Siva, le maître des sens, du savoir, des actes intéressés et de la voie de la perfection, l’ami du monde entier, la source vive de toute bonne fortune… Assis sur une peau de daim, il pratiquait toutes les formes d’austérité. Avec son corps couvert de cendres, on aurait dit un nuage au crépuscule ; ses cheveux étaient surmontés d’un symbole en demi-lune
La jambe gauche appuyée sur la cuisse droite et la main gauche reposant sur la cuisse gauche, il demeurait assis dans cette position, dite Virasana. Il tenait dans la main droite un chapelet de perles Rudraksas, et son index pointé dessinait le mudra de l’argument (Tarka Mudra) »S.B.Cht4Chap.6
         L’un de ses yeux est comparé au soleil, et l’autre à la lune ; quant au troisième, situé entre ses sourcils, il s’apparente au feu. Il peut ainsi faire jaillir le feu de cet oeil médian, et se trouve à même de vaincre tout être puissant, y compris Brahma. Son corps souvent représenté enveloppé de cendres est en fait de carnation dorée, lumineux tel de l’or en fusion.
De nos jours, chez les Hindous, on enseigne toujours aux jeunes filles de vénérer Siva dans l’idée d’obtenir un époux comme lui. Siva représente l’époux modèle, non pas du point de vue de la richesse ou des plaisirs, mais parce qu’il est le plus grand de tous les dévots du Seigneur « Vaisnavanam yatha sambhuh » : « Sambhuh » (Siva) incarne le parfait Vaisnava (adorateur de Visnou).
         Quoique Siva soit issu de Brahma à l’origine de la création, il est expliqué dans la Brahma Samhita qu’il n’existe aucune différence entre Siva et Visnou bien qu’ils soient néanmoins différents. On donne à ce propos l’exemple du yaourt qui, bien que d’apparence différente, garde cependant les mêmes propriétés que le lait ayant servi à sa préparation.
 La demeure de Siva est située dans la section supérieure des systèmes planétaires de l’univers où vivent les dévas et chantres célestes. Son royaume se nomme Kailasa. Ces lieux voient naître des devas dotés de tous les pouvoirs surnaturels (Siddhis).
Les nombreux sommets de Kailasa sont entourés de forêts aux essences rares, riches en plantes et en végétations des plus variées. Des cascades s’écoulent des sommets et de splendides grottes y abritent les femmes des yogis.
« Toute la montagne s’orne de diverses espèces d’arbres couverts de fleurs aux senteurs exquises. La forêt ressemble à un jardin d’agrément, et ses petits lacs abondent en oiseaux divers qui gazouillent délicieusement au milieu des lotus et de nombreux animaux vivent là, des daims, des singes, des sangliers, des lions, des «riksas», des «salyakas» (espèces non connues), des vaches sauvages, des ânes, des tigres, des petits cerfs, des buffles et bien d’autres... » S.B. Volume 4 Chap.6
Les écritures védiques expliquent qu’il incombe à Siva de détruire l’univers matériel lorsque Brahma a vécu ses cent années célestes.
Siva, portant son strident à la main, exécute une danse au-dessus des dirigeants des différentes planètes, et sa chevelure tombe en désordre tout comme les nuages s’éparpillent dans toutes les directions afin d’inonder les diverses planètes  d’incessants torrents de pluie. Au cours de la dernière phase de cette apocalypse, toutes les planètes sont inondées et c’est la danse de Siva dite Pralaya (ou danse de la dissolution) qui provoque ce déluge. 

SRIMAD-BHAGAVATAM : (ou Bhagavat-Purana)  Fut à l’origine, selon la tradition vaisnava, le commentaire de Srila Vyasadeva des Védantas-sutras (Recueil d’aphorismes où est révélé l’essence des Védas) et rédigé selon les instructions de Narada.  Il retransmis cette oeuvre à son fils, Sukadeva Goswami, sous une forme condensée. Ce dernier le révéla ensuite oralement à Maharaja Pariksit parmi toute une assemblée de saints érudits, près d’Hastinapura (Delhi) sur les rives du Gange. Parmi eux se trouvait Suta Goswami, qui par la suite retransmit cet enseignement devant une autre assemblée de sages, dans la forêt de Naimisaranya. Soucieux du bien-être spirituel de l’humanité, les sages de Naimisaranya s’étaient assemblés dans la forêt en vue d’accomplir une longue chaîne de sacrifices visant à contrecarrer les influences dégradantes de l’âge naissant, le kali-yuga. En réponse aux sages qui le priaient de révéler l’essence de la sagesse védique, Suta Goswami répéta de mémoire les dix-huit mille versets du Srimad Bhagavatam, tels qu’il avait entendu Sukadava  Goswami les transmettre à Maharaja Pariksit.
Nous pouvons d’ailleurs observer à la lecture du Srimad Bhagavatam, la succession de dialogues entre ces divers interlocuteurs.

UPANISHADS : Ensemble de textes composés principalement entre le VIIè et le Vème siècle avant J.C, appelés aussi Védanta « Conclusion des Védas ». Ces textes traitent principalement de l’âme et du Brahman. Un des  principaux mantras des Upanishads, Tat Tvam Asi « Tu es cela » résume bien le thème principal évoqué : la description de la nature fondamentale de l’être.

VYASADEVA : Fils de la princesse Satyavati et de Parasara Muni. Il fut, d’après la tradition, le compilateur du Mahabharata en prenant pour scribe, Sri Ganesh qui, sur l’ordre de Brahma, en accepta la tâche à la condition que Vyasadeva ne cesse de dicter un seul instant.
Il ajouta aux Védas originels un recueil d’aphorismes révélant l’essence des Védas et qui prirent le nom de Védanta-Sutras. Vyasadeva est décrit comme une émanation plénière dotée de pouvoirs spécifiques pour l’accomplissement de sa tâche de narrateur et d’écrivain. (Vyasadeva, «le compilateur» en sanskrit)
Il engendra quatre fils particulièrement brillants, Dhrtarastra, Pandu, Vidura et Sukadeva Goswami.

YOGA : Méditation sur la Vérité Absolue par la maîtrise des sens et du mental. Discipline englobant de nombreuses variantes ayant toutes pour objectif  la recherche de l’éveil spirituel et de l’harmonie.
























BIBLIOGRAPHIE


Auteurs cités :

(1) Yvonne CASTELLAN, « Le spiritisme », P.U.F., 1954
(2) Camille FLAMMARION, « La mort et son mystère » Edition J’ai Lu, 1974
(3) PLATON , « PHEDON » Flammarion, 1991
(4) Bhaktivedanta Swami Prabhupada, « La Bhagavad-Gita », 1975, Ed. Bhaktivedanta
(5) Sylvan Muldoon, « La projection du corps astral » Editions du Rocher, 1980
(6) James A. PIKE, « Dialogue avec l’au-delà »
(7) Eileen CADDY, « La petite voix », Collection Findhorn, 1994
(8) Noel LANGLEY, « Edgard Cayce et la réincarnation », J’ai Lu, 1982
(9) Dorothée KOECHLIN DE BIZEMONT, « L’univers d’Edgar Cayce », J’ai lu, 1987
(10) Maurice BUCAILLE, « La bible, le Coran et la science », Ed. SEGHOS, 1976
(11) Marguerite HARL - Origène « Traité des Principes » Ed. Augustiniennes-1976
(12) Charles MOPSIK, « Cabale et Cabalistes » Bayard éditions, 1997
(13) Charles MOPSIK, « Le Zohar » Coll. Verdier, 1981
(14) Scholem GERSHOM, « La Kabbale »,Ed. du Cerf, 1998
(15) Haïm ZAFRANI, « Ethique et mystique, judaïsme en terre d’Islam » Ed. Maisonneuve et Larose, 1996
(16) Régis BLACHERE, «Le Coran», P.U.F., 1996
(17) D. MASSON, «Le Coran», Gallimard, 1967
(18) Bhaktivedanta Swami Prabhupada, « Le Srimad-Bhagavatam », Ed. Bhaktivedanta, 1976
(19) Gandhi, Lettres à l’ashram, ed. Albin Michel, 1995
(20) Krsnadasa Kaviraja Goswami, ‘Le Sri Caitanya Caritamrita » Ed. Bhaktivedanta, 1978



Autres ouvrages de référence :

·       Allan KARDEC, « Le livre des esprits », Ed. Trajectoire, 1998 
·       Anne Marie ESNOUL, « L’hindouisme, textes et traditions sacrés », Fayard-Denoël, 1972
·       Bernard FAURE, « La mort dans les religions d’Asie », Ed. Flammarion, 1994
·       Eusèbe de Césarée, » Apologie pour Origène », Ed. du Cerf
·       Georges Le moine, « Chronicon », Ed. de Boor
·       Grégoire le Thaumaturge, » Remerciement à Origène – Lettre d’Origène à Grégoire »,Ed. du Cerf, 1969
·       Jess Stearn «Edgar Cayce -Le prophète» Ed. QUEBEC/AMERIQUE – 1975
·       Madeleine BIARDEAU, « L’hindouisme, anthropologie d’une civilisation »
·       Naimisaranya, «The life of Ramanujacarya» VEDA, 1989
·       O.Cullmann, « Immortalité de l’âme ou résurrection des morts ? » Delachaux et Niestlé S.A,1959
·       Origène, trad. par Louis DOUTRELEAU, « Homélies sur la Genèse », Ed. du Cerf,1976
·       Pierre MARAVAL « L’empereur Justinien » Ed.Que sais-je-1999
·       René CADIOU « La jeunesse d’Origène » Ed.G Beauchesne et fils -  1936
·       Richard WATERSTONE « L’Inde éternelle », Sagesse du monde, 1996
·       Romain ROLLAND « La vie de Ramakrisna » Robert Laffont, 1973
·       Scholem GERSHOM, « La mystique juive – Les thèmes fondamentaux », Ed. Le Cerf,1985
·       W. KRELL, « Rayonnements de la vie spirituelle », U.S.B., 1949



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